Bilan carbone : Une agence nordiste calcule le poids de la pollution dans l’événementiel

Eco-responsable L’agence d’événementiel Potion Magic, dans le nord, a mis au point une calculatrice carbone qui mesure l’incidence environnementale de l’organisation d’événements

Gilles Durand
Illustration de l'empreinte carbone.
Illustration de l'empreinte carbone. — Martin Poole
  • Une société nordiste spécialisée dans l’événementiel a mis au point une calculatrice permettant de mesurer le degré de pollution carbone à chaque organisation d’événements.
  • Un outil inédit dans la région Hauts-de-France, un peu à l’image de ces sites web qui vous calculent, en quelques minutes, la trace de CO2 que chacun de nos gestes laisse annuellement dans l’atmosphère.

Festivités, séminaires, soirées d’entreprises, team building…. Jusqu’où peut se nicher l’empreinte carbone ? Une société nordiste spécialisée dans l’événementiel a mis au point une calculatrice permettant de mesurer le degré de pollution carbone à chaque organisation d’événements. Un outil inédit dans la région Hauts-de-France, un peu à l’image de ces sites web qui vous calculent, en quelques minutes, la trace de CO2 que chacun de nos gestes laisse annuellement dans l’atmosphère.

« Avant, on se posait la question de savoir ce qu’allait rapporter un événement, maintenant, l’objectif est plutôt de savoir quel va être le bilan carbone », souligne Marc Delcroix, grand manitou de l’agence d’événementiel Potion Magic, promoteur de cette calculatrice carbone.

Limiter les déchets, les déplacements…

Son équipe a profité de la période du Covid-19 pour s’atteler à cette nouvelle tâche : traduire en chiffres l’incidence environnementale des événements grand public, sportifs ou d’entreprises que l’agence organise chaque année. « On avait du temps puisque tout était annulé. Pendant un an, ça a permis de se poser les bonnes questions et d’avancer sur le sujet accompagné d’un expert pour obtenir une certification », explique Julie Mercier, responsable RSE de Potion Magic.

Et depuis, elle assure que l’entreprise a elle-même appris à travailler différemment et sensibilise ses clients. « La première étape consiste à mesurer l’empreinte carbone de l’événement à partir du nombre de participants, du lieu, de la nourriture, des déchets générés ou de la consommation d’énergie, poursuit Julie Mercier. Ensuite, nous jouons un rôle de conseil et nous fixons ensemble plusieurs objectifs : limiter les déchets, les déplacements, les dépenses énergétiques principalement. »



Parmi les solutions les plus simples, l’agence s’arrange pour que les goodies ou les impressions d’affiches soient réutilisables. Idem pour la signalétique sur laquelle aucune date n’est apposée. D’autres solutions consistent à récupérer et recycler les déchets, ou à valoriser des prestataires locaux.

Container fonctionnant à l’énergie solaire et à l’hydrogène

« Nous travaillons avec quelques entreprises qui y sont sensibles mais aussi des collectivités territoriales qui ne conçoivent plus d’organiser le moindre projet événementiel sans chiffrer leur empreinte carbone », assure Marc Delcroix. En est témoin la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD), qui travaille avec l’agence depuis deux ans et demi. « Elle correspondait à ce que nous souhaitions faire en matière d’amélioration de l’environnement pour nos opérations événementielles », explique une porte-parole de la CUD à 20 Minutes.

Chaque événement organisé est passé désormais au crible du bilan énergétique. « Leur outil nous permet de calculer le CO2 économisé sur la fourniture électrique en mettant en place des solutions alternatives, souligne-t-elle. Ainsi, l’utilisation d’un conteneur fonctionnant à l’énergie solaire et à l’hydrogène nous a permis des économies, même en calculant les frais de transport du conteneur. »

Des bonnes pratiques encouragées également par l’Agence de la Transition écologique (Ademe) qui a développé un site dédié justement à la communication responsable. Ce guide de la communication responsable (plus de 400 pages tout de même !) présente également des solutions concrètes pour organiser des évènements dits « responsables ».

« Un jour ou l’autre, prouver son bilan carbone risque de devenir obligatoire pour toutes les entreprises, avec des normes à respecter, note Marc Delcroix. Nous ne faisons qu’anticiper une nouvelle façon de travailler. »