Inflation : Pourquoi Michel-Edouard Leclerc a boudé la réunion à Bercy ce lundi
grande distribution Le président du comité stratégique des centres Leclerc n’a pas souhaité participer à la réunion sur les mesures anti-inflation des distributeurs
Une sorte d'« orchestration » et de communication politique autour du panier « anti-inflation ». C’est en ces termes que Michel-Edouard Leclerc a justifié son absence ce lundi à une réunion de la grande distribution sur l’inflation, organisée à Bercy. Invité sur le plateau de CNews, le président du comité stratégique des centres Leclerc a expliqué pourquoi il avait boudé ce rendez-vous. « Je ne vais pas aller sur la photo » avec les ministres Bruno Le Maire et Olivia Grégoire « pour dire Leclerc vend moins cher », a-t-il lancé face à Laurence Ferrari.
Michel-Edouard Leclerc n’a pas voulu participer à la réunion dont le but était d’évoquer les mesures anti-inflation des distributeurs. Pour tenter d’éteindre l’incendie de l’inflation sur les produits alimentaires à la veille de la mobilisation sur les retraites, le gouvernement a annoncé dans la foulée un « trimestre anti-inflation ». Une opération commerciale qui laisse une grande liberté aux grandes surfaces, ainsi qu’un chèque alimentaire qui devrait voir le jour en 2023.
Des paniers déjà lancés
L’opération commerciale qui vise à offrir, dixit le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, « le prix le plus bas possible » sur une sélection de « centaines » de produits laissée au choix des distributeurs, doit se prolonger jusqu’en juin. Pour financer le « trimestre anti-inflation », les enseignes puiseront dans leurs marges.
Plusieurs enseignes ont d’ores et déjà annoncé ces derniers jours des modérations de prix. Sans attendre de projet gouvernemental, Système U avait été dès début février la première enseigne à lancer son propre panier. Ce week-end, Carrefour, Intermarché et Monoprix lui ont emboîté le pas.
« Etre mois cher sur tout »
Si Leclerc, premier réseau de distribution français, « ne s’interdit rien », son patron « préfère pour le moment être mois cher sur tout » et éviter « un cône aussi restreint de communication » qui « donne l’impression qu’on se rattrape sur le reste ».
« Je n’ai pas attendu une réunion publique pour être moins cher », a-t-il affirmé, ne souhaitant pas « sacrifier cette image prix sur l’autel d’une communication politique ». Pour autant « je ne claque pas la porte au nez de Bruno le Maire », a assuré Michel-Edouard Leclerc, ajoutant qu’il allait parler au ministre par téléphone dans la journée.