Logement : Les propriétaires réclament davantage d’aides pour rénover
BUDGET Alors que l’État souhaite accélérer la rénovation du parc immobilier, l’Union nationale des propriétaires immobiliers demande un geste fiscal en contrepartie
Si la rénovation énergétique est devenue la priorité numéro 1 de l’État, encore faut-il que les propriétaires des biens immobiliers concernés aient les moyens d’agir. Pour les y aider, le gouvernement a mis en place plusieurs aides financières, en tête desquelles MaPrimeRénov, qui mise désormais surtout sur une démarche de rénovation globale, mais aussi le prêt avance rénovation, l’éco-prêt à taux zéro ou encore les primes énergie octroyées dans le cadre des certificats d’économie d’énergie.
Mais pour l’Union nationale des propriétaires immobiliers (l’Unpi), qui représente quelque 25 millions de citoyens, le compte n’y est pas ! Alors que les bailleurs des logements les plus énergivores sont sommés de rénover sous peine de ne plus pouvoir mettre ces biens en location, la fédération nationale dénonce une addition trop lourde.
Une pétition pour une ristourne fiscale
L’Unpi prédit ainsi dans un communiqué que si rien n’est fait, ces habitations seront retirées du marché locatif « parce que les propriétaires n’ont ni le temps ni l’argent pour engager de lourds travaux de mise aux normes, dans un contexte de pénurie de matériaux et de main-d’œuvre ».
Selon Christophe Demerson, le président de l’Union nationale, « on ne peut pas faire peser le poids de la rénovation énergétique sur les seuls propriétaires immobiliers, déjà surtaxés par une hausse historique des impôts locaux. Entre les biens retirés du marché locatif et les loyers à la hausse pour compenser les frais liés à la rénovation, il n’y aura aucun gagnant ! ».
C’est pourquoi l’Unpi a lancé début janvier une pétition en ligne pour demander au gouvernement que tous les travaux de rénovation énergétique engagés par les propriétaires immobiliers, occupants comme bailleurs, soient intégralement déductibles fiscalement.
Les DPE de la discorde
La colère des propriétaires immobiliers est d’autant plus grande que la fiabilité des diagnostics de performance énergétique est régulièrement remise en cause. Or, c’est sur la base de ces fameux DPE que les biens considérés comme des passoires thermiques sont interdits de location. Si seuls les plus mauvais élèves de la classe G sont pour l’instant ciblés, le couperet va en effet progressivement s’étendre jusqu’aux habitations estampillées E en 2034…
À l’appui de son action, l’Union nationale des propriétaires immobiliers cite d’ailleurs une étude du comparateur de fournisseurs d’énergie Hello Watt, publiée début janvier, qui a conclu que 71 % des diagnostics étaient erronés. Un chiffre effarant obtenu à partir de l’analyse des données des compteurs Linky de 200 logements. Sachant que le DPE est désormais opposable, la Chambre des diagnostiqueurs de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) a vivement contesté ces résultats en fustigeant « une méthodologie erronée » puisque le DPE se base uniquement sur les équipements et le bâti, alors que les consommations Linky sont aussi influencées par le mode de vie des occupants.
Pétition à retrouver sur : Unpi-agir.org/dpe