Pénurie de carburant : Malgré l’accord salarial, la grève continue chez TotalEnergies
Salaires La grève a été reconduite pour quelques heures, voire quelques jours, sur les cinq sites du groupe
Vous n’avez pas fini de faire la queue dans les stations-service. Les salariés grévistes de TotalEnergies ont finalement reconduit vendredi leur mouvement sur l’ensemble des sites du groupe pétrolier, en dépit de la signature d’un accord sur des augmentations salariales conclu dans la nuit avec deux syndicats majoritaires. La grève a été reconduite pour quelques heures voire quelques jours sur les cinq sites du groupe, à la bio-raffinerie de la Mède (Bouches-du-Rhône), les raffineries de Feyzin (Rhône), de Donges (Loire-Atlantique), de Normandie, la plus importante de France, située près du Havre, ainsi qu’au dépôt de carburant de Flandres (Nord).
Certains sites comptent ainsi poursuivre le mouvement jusqu’à faire la jonction avec la journée de « mobilisation et de grève » interprofessionnelle de mardi à laquelle ont appelé la CGT, FO, Solidaires et la FSU. En revanche, la grève a été levée successivement jeudi et vendredi dans les deux seules raffineries du groupe Esso-ExxonMobil en France, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) puis à Gravenchon, en Normandie après la conclusion d’un accord salarial mardi.
28,5 % des stations-service en difficultés
A 13 heures vendredi, après les réquisitions de personnel opérées sur ordre du gouvernement, le nombre de stations-service rencontrant des difficultés d’approvisionnement avait légèrement régressé, à 28,5 % contre 29,2 % jeudi soir, selon le ministère de la transition énergétique. La situation s’est améliorée dans les Hauts-de-France, région qui fut la plus touchée par les pénuries de carburants, et en Ile-de-France, mais elle reste tendue, toujours selon le ministère, en particulier dans le Centre-Val-de-Loire avec 42,2 % des stations-service en difficulté.
Plusieurs recours ont été déposés par la CGT contre les réquisitions de personnel devant les tribunaux administratifs. Celui de Rouen a été rejeté dès vendredi matin et celui de Lille doit se prononcer d’ici à 22 heures. Chez TotalEnergies, à l’issue de négociations nocturnes conviées pour la première fois depuis le début de la grève le 27 septembre sous la pression du gouvernement, le compromis salarial a été signé à la mi-journée par la CFDT et la CFE-CGC, majoritaires.
Détermination
Les deux syndicats se sont déclarés favorables à la proposition de la direction : une augmentation pour 2023 de 7 % dès novembre (dont 5 % garantie pour les non-cadres) et 3.000 à 6.000 euros de prime. La CGT réclame pour sa part une hausse de 10 %, correspondant à « l’inflation, plus le partage des richesses, puisque Total se porte bien et que les actionnaires ont été servis depuis longtemps », a rappelé sur France Info vendredi Philippe Martinez, le numéro un du syndicat.
Emmanuel Macron avait assuré mercredi soir que le retour à la normale interviendrait « dans le courant de la semaine » prochaine. L’accord « ne changera rien à l’état d’esprit et à la détermination des grévistes », a cependant prévenu Alexis Antonioli, secrétaire général CGT de la plateforme TotalEnergies Normandie, espérant désormais « la généralisation du mouvement ».