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Pénurie de carburant : Des réquisitions chez ExxonMobil, la CGT va déposer un référé
MOBILISATION Revivez les événements de ce mercredi sur la pénurie d’essence en France
L’ESSENTIEL
- Depuis trois semaines, les salariés des raffineries de Total et d’Esso sont en grève pour réclamer de meilleurs salaires, entraînant des pénuries de carburants dans tout le pays. Un tiers des stations-service sont affectées par ce mouvement.
- Alors que la Première ministre Elisabeth Borne a menacé de réquisitionner les raffineries, les grévistes ont décidé ce mercredi de poursuivre leur mouvement.
- Le ministère de la Transition énergétique a annoncé ce mercredi le lancement de la réquisition des personnels « indispensables au fonctionnement » du dépôt de carburant de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Gravenchon-Port-Jérôme. Six des sept raffineries françaises sont en grève.
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Peu avant 20h ce mercredi soir, voilà où nous en sommes. Six des sept raffineries du pays sont en grève : les quatre de TotalEnergies et les deux d’Esso-ExxonMobil. Seule celle de Lavéra (groupe Petroineos) n’est pas bloquée. Sans oublier le dépôt de Flandres, lui aussi perturbé. Une vue d'ensemble grâce à nos confrères du Monde :
Philippe Martinez, le leader de la CGT, annonce le dépôt d’un référé pour s’opposer aux réquisitions chez ExxonMobil. Pour rappel, quatre salariés du dépôt de Port-Jérôme (Notre-Dame-de-Gravenchon) sont concernés.
Pour Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, les réquisitions, c’est non. « Je tiens à l’exercice du droit de grève, donc (elles) ne sont évidemment pas une solution », déclare-t-il à l’AFP. Pour rappel, le gouvernement a ordonné de réquisitionner quatre salariés grévistes d’ExxonMobil.
Mais il apporte une nuance : « Après, je ne suis pas responsable de l’approvisionnement des Français en carburant, donc ma position est un peu plus facile que d’autres ».
En parallèle toujours, un mouvement de grève « prévu pour 72 heures reconductibles » a démarré mardi sur les deux sites du fabricant d’additifs pour lubrifiants Lubrizol, en Seine-Maritime. Au total, 150 personnes sont en grève sur les sites d’Oudalle, près du Havre (260 salariés), et de Rouen (418 salariés), qui sont tous les deux « à l’arrêt », Ce mouvement, à l’initiative de la CGT et de la CFDT, vise à obtenir une augmentation de salaires.
Le ministère de la Transition énergétique précise que parmi ces quatre salariés d’ExxonMobil réquisitionnés pour permettre le fonctionnement du dépôt normand de carburants de Port-Jérôme (Notre-Dame-de-Gravenchon), deux l’ont été pour ce mercredi, et deux autres pour jeudi matin.
Quatre salariés du dépôt d'ExxonMobil à Gravenchon ont été réquisitionnés pour ce mercredi et jeudi, confirme le ministère de la Transition énergétique.
En marge du mouvement dans les raffineries, plusieurs centrales nucléaires sont le théâtre de mouvements de grève pour - là aussi - une revalorisation des salaires. C’est notamment le cas à Gravelines (Nord), Tricastin (Drôme), Cruas (Ardèche), Bugey (Ain), et Cattenom (Moselle).
Selon BFM, les quatre premiers salariés du site Exxon de Port-Jérôme-Gravenchon ont reçu leur coup de fil leur annonçant leur réquisition. L’un d’entre eux aurait été chargé d’ouvrir les vannes d’un pipeline.
Les Républicains ont décidé de passer à l’offensive. A l’heure où les Français font la queue à la pompe pour quelques litres de carburant, le parti politique vient de mettre en ligne une pétition pour « débloquer tous les dépôts de carburant ! ».
« Le droit de grève n’implique en rien le droit de bloquer tout le pays et d’empêcher les Français de se déplacer et de travailler. Force doit aller à la loi, pas aux grévistes ultra-minoritaires de la CGT. C’est pourquoi, nous demandons des mesures de réquisition immédiates pour débloquer tous les dépôts de carburant comme nous l’avions fait en 2010 », indique le parti sur son site.
Annoncés hier, les arrêtés de réquisition n’avaient toujours pas été pris en milieu de journée. Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a indiqué ce mercredi devant les sénateurs qu’ils « devraient être opérationnels aujourd’hui ». En particulier pour la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon où un accord a été signé avec les syndicats majoritaires.
A l’issue d’une première entrevue avec la direction du groupe, désormais ouverte selon le syndicat à des négociations si les livraisons de carburants reprenaient. La direction « ne parle plus de levée de la grève mais simplement d’une reprise des livraisons de produits » et accepte que les raffineries restent à l’arrêt pendant d’éventuelles négociations salariales, a indiqué Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité TotalEnergies Europe à l’issue de la première entrevue avec la direction, ce mercredi. Il a indiqué que la CGT souhaitait l’ouverture de négociations « sans conditions » sur les salaires. Une réunion devrait avoir lieu avec les autres syndicats vers 18 heures pour essayer de trouver une position commune, afin de forcer la direction à ouvrir des négociations sur les salaires « dès ce soir si possible ».
Sur les réseaux sociaux un document circule, s’appuyant sur la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), annonciateur selon certains « des annonces de la situation actuelle » et un « un appel à peine voilé aux pénuries ». Emilie Jehanno, journaliste « Fake Off » de 20 Minutes, nous explique comment cette information est détournée à des fins complotistes.
Vous avez un rendez-vous que vous voulez éviter? LeYouTubeur Sandoz a trouvé une nouvelle réplique pour vous
Si vous êtes à sec et que vous habitez dans le Val-de-Marne, pas la peine de vous présenter dans une station-service avec un jerrican pour le remplir. C'est interdit. Le préfet vient de prendre un arrêté en ce sens et a décidé d'instaurer des « files dédiées pour les véhicules de secours et sécurité » dans certaines stations.
La CFE-CGC, le syndicat des cadres, n'est pas a toujours une adepte des piquets de grève. Elle a toujours préféré la négociation. Ce qu'elle fera à nouveau dans le cadre de celles qui auront lieu chez TotalEnergies. Mais les représentants syndicaux du groupe affirment comprendre le mécontentement des salariés. « Nous alertons depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, la Direction de TotalEnergies de la dégradation du climat social général au sein de l'entreprise : réorganisations à répétition, modération salariale, dialogue social dégradé... », liste l'organisation syndicale dans un communiqué. Avant d'ajouter : « Aujourd'hui, la coupe semble pleine et la direction récolte, quelque part, ce qu'elle a elle-même semé », souligne la CFE-CGC, rappelant les bénéfices records du groupe en 2021 de 18 milliards de dollars. Des montants « vertigineux » qui « font naître une immense attente des salariés » alors que « de nombreux salariés de la Compagnie, notamment dans les stations-service et certaines filiales en France, sont rémunérés au niveau du smic »
A l’issue de la réunion d’échanges en début d’après-midi, Thierry Defresne, le secrétaire CGT du comité européen de TotalEnergies, a indiqué que la direction avait fait un pas envers les grévistes en indiquant qu’elle était prête à négocier avec eux sur la question des hausses de salaires. Elle a par contre demandé la reprise des livraisons de carburants a indiqué le délégué syndical.
Le patron des sénateurs socialistes a plaidé pour « une revalorisation durable des salaires » et interpellé Élisabeth Borne.
A l’issue de la réunion entre la direction de TotalEnergies, le secrétaire du comité européen du groupe, Thierry Defresne, a indiqué que la CGT n’appellerait pas à lever la grève. Une réunion intersyndicale doit avoir lieu en fin d’après-midi « pour décider d’une position commune ». Mais d’ores et déjà, le délégué syndical s’est dit « inquiet » la direction ayant indiqué qu’elle trouvait la hausse de salaires de 10 % « trop élevée ».
Selon Mathilde Ceilles, notre journaliste sur place, pas l’ombre d’une réquisition pour l’heure sur le site des Bouches-du-Rhône.
Le syndicat Force ouvrière a annoncé mercredi qu’il rejoignait le mouvement de grève pour les salaires initié par la CGT chez TotalEnergies. « Les syndicats FO de Donges, Feyzin, Normandie, La Mède, Grandpuits/Gargenville, Flandres ont tous rejoint la grève légitime engagée depuis le 27 septembre 2022 », a indiqué FO dans un communiqué. Le syndicat déplore notamment la décision du gouvernement de procéder à des réquisitions de grévistes au cas où le mouvement se poursuivrait, et la communication du groupe qui « lâche ses salariés à la vindicte populaire en les faisant passer pour des nantis ».
La présidente du groupe LFI-Nupes à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, s’est déplacée à la mi-journée à la raffinerie de Notre-Dame-de-Gravenchon, en Seine-Maritime. « S’il y a une responsabilité à la situation que nous vivons actuellement, c’est celle de ce gouvernement. Leur lutte est une lutte d’intérêt général », a-t-elle clamé devant les salariés en grève.
A l'instar de Jean-Luc Mélenchon, elle a vivement critiqué les réquisitions décidées par le gouvernement.
Dans les raffineries touchées par les grèves, les salariés s’attendent à recevoir un coup de fil leur indiquant qu’ils sont réquisitionnés, notamment au dépôt Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine. Ce mercredi, Reynald Prévost, coordinateur syndical FO, a indiqué au micro de BFM que son syndicat allait « réagir par voie juridique », rappelant que « le droit de grève c’est un droit constitutionnel, on va réagir par voie juridique ».
Fabien Roussel, a déploré l’annonce faites par le gouvernement de réquisitionner le personnel dans les raffineries bloquées, « de l’huile sur le feu » pour le patron du parti communiste français, interrogé par France Info.
Il préfère la voie du dialogue et demande au gouvernement de "convoquer une conférence générale des salaires" où toutes les branches professionnelles pourraient échanger sur la prise en compte de l’inflation dans les rémunérations.
Selon nos confrères de France 3, les salariés de la raffinerie qui alimente une grande partie de l’ouest de l'Hexagone, ont voté à 80 % la grève ce mercredi matin. «La grève est reconduite à une large majorité», a indiqué David Arnould, délégué syndical CGT, assurant que «plus aucune goutte ne sort de la raffinerie depuis ce (mercredi) matin».
Les annonces du gouvernement sur les réquisitions ont fait office «d'électrochoc» auprès des grévistes, selon David Arnould. «Nous sommes choqués que le gouvernement choisisse de réquisitionner les grévistes plutôt que les profits de Total», a-t-il expliqué.
TotalEnergies a annoncé mercredi qu'il allait recevoir individuellement les syndicats représentatifs du groupe pétrolier, y compris la CGT à l'origine de la grève qui a commencé le 27 septembre et provoqué des pénuries de carburants dans un tiers des stations-service françaises.
Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité européen TotalEnergies Europe, a déclaré depuis le siège du groupe à La Défense qu'il acceptait ce premier rendez-vous. Initialement, TotalEnergies avait proposé de réunir mercredi les quatre syndicats collectivement, sauf la CGT à moins qu'elle ne lève la grève qui touche les quatre raffineries du groupe, mais deux d'entre eux avaient refusé sans la participation de la CGT.
Des ouvriers de la centrale nucléaire de Gravelines ont voté aujourd’hui pour lancer un mouvement reconductible à partir de jeudi 13 octobre, là aussi pour une hausse des salaires. Cette grève pourrait retarder la remise en route de deux des six unités de la centrale qui doivent subir des travaux de maintenance.
Une cellule interministérielle de crise a lieu ce matin depuis 11h15 à Beauvau, a appris franceinfo auprès du ministère de la Transition énergétique.
Odopass, application de suivi automobile constate, depuis hier fin de journée, une augmentation de 34% des téléchargements de son application.
En effet, la start-up rennaise qui sécurise et simplifie les ventes de véhicules d’occasion entre particuliers, propose, via son application, une fonctionnalité de comparateur dans les stations-services disponibles.
On est jamais mieux servi que par nos voisins, et de nombreux automobilistes traversent la frontière pour faire le plein d'essence en Belgique, pays préservé de la grève. Notre article à lire ici :
« La réquisition débutera ce jour », assure le ministère de la Transition énergétique, des personnels « indispensables au fonctionnement » du dépôt de la raffinerie Esso-ExxonMobil de Gravenchon-Port-Jérôme.
Reste à voir le visage que prendra cette réquisition. Avant l’aube, une cinquantaine de salariés grévistes de la raffinerie ont voté à main levée la poursuite de la grève, au pied de l’usine, où des palettes brûlent et sans présence policière alentour. En 2010, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l’épilogue avait été brutal.
C'est parti pour suivre cette journée de bras de fer entre le gouvernement et les grévistes des raffineries.