Les TMS se portent comme un charme

Delphine Bancaud
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Les troubles musculo-squelettiques (TMS) ont augmenté de 18 % par an depuis dix ans.
Les troubles musculo-squelettiques (TMS) ont augmenté de 18 % par an depuis dix ans. — S. POUZET / 20 MINUTES

 Tendinites, douleurs au poignet, lombalgies… Les troubles musculo-squelettiques (TMS) ont progressé de 18 % chaque année depuis dix ans. Afin d'endiguer ce fléau, le ministre du Travail, Eric Woerth, a lancé hier le 3e volet d'une campagne sur la prévention des TMS. Elle visera notamment les chefs d'entreprise du bâtiment, de la grande distribution et de l'agroalimentaire pour les sensibiliser. 

   Un coût lourd pour la société
  Le ministre compte ainsi inciter les employeurs à mettre en œuvre des plans d'action. « Prévenir les TMS requiert peu d'investissement. Il faut par exemple, réfléchir à l'adaptation de certains postes avec un ergonome, ou à une réorganisation du travail pour faire tourner les salariés dans la journée sur différentes tâches. » Le gouvernement espère réduire « de 25 % le nombre d'accidents du travail » dans les cinq ans, notamment grâce à cette mobilisation. Les TMS représentent les trois quarts des maladies professionnelles en France. Leur coût est donc important. En 2008, 40 000 nouvelles victimes de TMS ont été indemnisées par la Sécurité sociale, ce qui a entraîné une addition de 847 millions d'euros. 

Témoignage

« Salariée dans une usine de cartonnage pendant trente-huit ans, j'ai passé plus de la moitié de ma vie à répéter les mêmes gestes. En arrêt maladie depuis deux ans, je souffre de TMS [tendinites, syndrome du canal carpien, etc.] sans espoir de guérison », raconte Nadia, 57 ans.