La première usine de lithium en France pour les batteries de voiture électriques sera en Alsace en 2025
ENERGIE La première usine française de lithium pour batteries de véhicules électriques devrait ouvrir fin 2025 à Lauterbourg (Bas-Rhin). A terme, elle pourrait couvrir la totalité de la demande française
Les batteries pour les voitures électriques, c’est un peu le nerf de la guerre dans le développement de l’économie mondiale et des mobilités. Problème, il faut du lithium et il n’y a pas encore d’usine qui en produit en France. Des espoirs étaient nés lors de forages géothermiques dans le nord de Strasbourg, avant que ces derniers ne soient arrêtés en 2020 après des problèmes sismiques.
Bonne nouvelle cependant, l’entreprise de recherche alsacienne Viridian, associée aux groupes Technip Energies et Veolia Water, devrait pouvoir ouvrir la première usine française de lithium pour batteries de véhicules électriques d’ici à fin 2025, à Lauterbourg (Bas-Rhin). Une annonce faite sur son site Internet où l’entreprise indique le lancement officiel de son projet de construction.
L’unité aura une capacité initiale de 25.000 tonnes par an, un volume qui devrait pouvoir alimenter 500.000 véhicules électriques, a indiqué Rémy Welschinger, président de Viridian. « Cette capacité sera créée fin 2025, par la mise en service de l’unité, et nous prévoyons de l’atteindre de manière effective dans les 12 à 24 mois suivants » , a précisé ce dernier. Jeune entreprise de recherche créée à Strasbourg à l’automne dernier à partir d’une expertise en raffinage du lithium, Viridian sera associée dans son projet aux groupes Technip Energies et Veolia Water. Technip Energies apportera la compétence d’ingénierie.
Des emplois et des millions de dollars d’investissement
A cette échéance de fin 2026, courant 2027, le projet aura créé « 70 à 80 emplois » directs et représenté un investissement « de 150 à 180 millions de dollars », qui doit être financé par plusieurs levées de fonds de Viridian, des emprunts bancaires, des « partenaires industriels », et des aides publiques, a ajouté le dirigeant. « Si le projet réussit à ce stade initial », selon son dirigeant, Viridian prévoit d’étendre l’unité pour aboutir à 100.000 tonnes annuelles au début des années 2030, correspondant à 2 millions de véhicules et 250 emplois.
« D’après les projections des experts, ces 100.000 tonnes pourraient alors couvrir la totalité de la demande française » en lithium pour batteries, a souligné Rémy Welschinger.
La matière première importée d’Amérique latine
L’unité produira précisément de l’hydroxyde de lithium, par un raffinage « en procédé bas carbone » de minerai extrait d’Amérique latine et qui sera acheminé par la mer et le Rhin jusqu’au port de Lauterbourg, lieu d’implantation du projet, a précisé le dirigeant.
« A l’avenir, on espère transformer le lithium local », a-t-il ajouté. Pour rappel, sa présence a été détectée depuis quelques années dans le sous-sol environnant, selon une qualité prometteuse mais en quantités toutefois insuffisantes pour répondre à la majeure partie de la demande nationale.