Le groupe Bic va démonter ses briquets jetables pour les recycler

ECONOMIE CIRCULAIRE Dans son usine historique de Redon (Ille-et-Vilaine), le géant du briquet a développé une machine capable de démonter l’objet pièce par pièce

Jérôme Gicquel
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La machine développée par le groupe Bic dans son usine de Redon est capable de démonter les 19 pièces qui composent un briquet.
La machine développée par le groupe Bic dans son usine de Redon est capable de démonter les 19 pièces qui composent un briquet. — Bic
  • Avec des milliards d’unités produites chaque année, les briquets jetables ont un impact environnemental considérable.
  • Dans son usine historique de Redon, Bic a mis au point une machine capable de démonter ses propres briquets afin de les recycler.
  • Pour mettre en place cette filière d’économie circulaire, le groupe réfléchit à la meilleure manière de collecter les briquets usagés.

C’est un objet que tout fumeur a dans ses poches. Mais les accrocs à la nicotine ne sont pas les seuls à utiliser des briquets. Partout sur la planète, des millions de gens s’en servent au quotidien pour cuisiner, se chauffer, s’éclairer ou allumer des bougies d’anniversaire. Chaque année, près de sept milliards de briquets jetables sont ainsi mis sur le marché dans le monde. L’objet n’étant pas recyclable, il pose cependant un véritable souci pour la planète, terminant soit enfoui ou incinéré quand il n’est pas jeté en pleine nature.

Conscient de l’impact écologique de ses briquets, le géant Bic veut faire bouger les lignes. Dans son usine historique de Redon (Ille-et-Vilaine), d’où sortent 750 millions d’unités chaque année, le groupe vient, après sept années de recherche et développement, de concevoir une machine capable de démonter ses propres briquets afin de les recycler. « C’est une première mondiale », se félicite François Clément-Grandcourt, directeur général de l’activité briquet de Bic.

Une filière de collecte à mettre en place

Pour gérer la fin de vie de ses objets, composés de plastiques et de divers métaux, le groupe a d’abord essayé de les broyer. « Mais le niveau de pureté de la matière récupérée ne permettait pas de la réutiliser correctement », souligne François Clément-Grandcourt. Les dirigeants ont alors opté pour un processus de démontage afin de mieux recycler les différents composants des briquets.

La conception de la machine a nécessité sept ans de travaux en recherche et développement.
La conception de la machine a nécessité sept ans de travaux en recherche et développement. - Bic

Depuis quelques jours, plusieurs machines d’un nouveau genre se chargent ainsi de désosser les briquets Bic pièce par pièce sur le site de Redon. « Cela nous permet de collecter une matière vraiment pure qui peut être recyclée et revalorisée ailleurs », précise le directeur général. Les quantités traitées sont pour l’heure assez limitées. Prêt à monter en puissance, le groupe attend pour cela de définir le meilleur système de collecte possible, plusieurs options étant actuellement en test. D’ici peu, des petites boîtes en carton pourraient ainsi faire leur apparition chez les buralistes ou « dans des lieux de consommation » afin de récupérer les briquets usagers.

Le groupe travaille aussi sur des briquets plus « écologiques »

Une fois la collecte en place, le groupe Bic devra également choisir le site où auront lieu le démontage et le recyclage de ses briquets. « L’usine de Redon est une option mais cela pourrait aussi être celle de Tarragone en Espagne », indique François Clément-Grandcourt, précisant que la décision sera actée « mi-2022 ».

En parallèle de cette filière d’économie circulaire naissante, le groupe Bic planche également sur la production de briquets plus « écologiques ». Courant 2022, il lancera ainsi le Bic Maxi Ecolution, un briquet nouvelle génération qui aura « une empreinte carbone et une toxicité réduites ».