Montpellier : Avec sa trottinette à trois roues et son gyropode avec un siège, Nino Robotics bouscule la mobilité
MOBILITE Les produits de cette entreprise héraultaise sont destinés aux personnes handicapées, mais aussi aux autres
- L’entreprise héraultaise Nino Robotics a mis au point trois produits inclassables, qui pourraient autant séduire les personnes à mobilité réduite, que les autres.
- Parmi eux, un gyropode équipé d’un siège ou une roue motorisée, à adapter sur n’importe quel fauteuil roulant, pour se déplacer sans aucun effort.
- Le dernier né de l’entreprise est le One Cargo, une trottinette électrique à trois roues.
Nino Robotics révolutionne les déplacements des personnes à mobilité réduite. Mais pas seulement : les inventions de cette florissante entreprise héraultaise pourraient bien, aussi, séduire tout le monde. Pierre Bardina, son fondateur, un ancien recordman de plongée sous-marine, a mis au point trois produits, inclassables, que certains ont peut-être déjà vu rouler, à Montpellier (Hérault), notamment.
Le premier s’appelle Nino. C’est un gyropode, ce petit bolide qui obéit aux mouvements du buste. Mais un peu différent : ce véhicule très léger (39 kg), entièrement conçu sur les chaînes de fabrication de l’entreprise, à Clermont-l’Hérault, est équipé d’un siège et d’un guidon, qui permet de tourner. Nino roule à 6 à 9 km/h. Lorsque l’usager souhaite s’arrêter, il n’a qu’à déployer les béquilles, en appuyant sur un bouton. Et, s’il souhaite jeter un œil à la vitesse, au kilométrage ou à l’état de la batterie, ça se passe sur une application dédiée. « Cela s’adresse à toutes les personnes qui ont des problèmes par marcher, confie Pierre Bardina. Notamment bien sûr, les personnes à mobilité réduite. »
Pas seulement pour les personnes à mobilité réduite
Mais aussi celles qui ont subi une opération ou qui souffrent d’une pathologie, leur rendant la marche difficile. « Des personnes qui peuvent marcher, mais pas longtemps et pas sur une longue distance », complète l’entrepreneur. Et ces personnes-là, « elles ne peuvent pas se projeter, bien sûr, sur une trottinette ou un gyropode, note l’Héraultais.
Et elles ne se projettent pas, non plus, sur du matériel médical. » Alors, à mi-chemin, il y a Nino. Mais cette machine-là pourrait, très bien, être utilisée par ceux qui n’ont aucun problème avec la marche. « Je ne l’ai créé avec aucune arrière-pensée. La seule, c’était que moi, je puisse l’utiliser », confie l’entrepreneur, paraplégique, qui se déplace en fauteuil roulant. La société a déjà vendu environ 500 Nino (environ 7.000 euros pièce), dont la moitié à des personnes qui ont encore « la possibilité de se mettre debout ».
Une « super trottinette électrique »
Mais l’ingéniosité de Nino Robotics ne s’arrête pas là. L’entreprise a également créé une roue, baptisée One, qui, grâce une barre d’ancrage s’adapte sur la plupart des fauteuils roulants, et les motorise. Avec, là encore, un guidon. Cet outil permet à l’usager de rouler, sans effort, ni mettre la main sur ses roues, à 6 à 10 km/h. Son prix : 3.000 euros.
Enfin, le dernier né de Nino Robotics s’appelle le One Cargo. A mi-chemin entre la « super trottinette électrique » et le petit scooter, ce véhicule à trois roues, dont la One, permet de s’asseoir et de poser ses deux pieds. On peut l’utiliser avec ou sans siège. On peut, même, transporter des courses ou des colis. Le Nino Cargo a été imaginé pour les personnes à mobilité réduite, les seniors… Mais aussi les livreurs.
« Sur le dernier kilomètre, dans l’hypercentre des villes, ce n’est pas toujours facile pour eux, explique Pierre Bardina. Ce véhicule permet d’emporter une quarantaine, voire une cinquantaine de kilos de chargement. » Des expérimentations vont être menées, prochainement, par l’entreprise, pour montrer l’utilité d’un tel bolide pour les transporteurs. Le Nino Cargo sera principalement loué, environ 200 euros par mois.