Le plan de relance à la loupe

ECONOMIE François Fillon a présenté le détail de la répartition des 26 milliards d'euros du plan de relance...

Maud Descamps avec agence
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 France's Education Minister Xavier Darcos (L), Ecology Minister Jean-Louis Borloo (2nd L), Prime Minister Francois Fillon (2nd R) and Minister in charge of Implementing Recovery Patrick Devedjian (R) arrive for a meeting of government ministers in Lyon, southeastern France, February 2, 2009. Fillon and a number of ministers are in Lyon to unveil full details of the government's 26 billion euro economic stimulus package that was unveiled last year.    REUTERS/Robert Pratta (FRANCE)
 France's Education Minister Xavier Darcos (L), Ecology Minister Jean-Louis Borloo (2nd L), Prime Minister Francois Fillon (2nd R) and Minister in charge of Implementing Recovery Patrick Devedjian (R) arrive for a meeting of government ministers in Lyon, southeastern France, February 2, 2009. Fillon and a number of ministers are in Lyon to unveil full details of the government's 26 billion euro economic stimulus package that was unveiled last year.    REUTERS/Robert Pratta (FRANCE) — REUTERS/Robert Pratta

Le Premier ministre François Fillon a lancé lundi à Lyon «la phase concrète» du plan de relance avec notamment 1.000 chantiers retenus «pour dynamiser» l'économie et a appelé les Français «à se serrer les coudes».


>> L'ensemble du plan de relance point par point


Les projets retenus: Les quatre grands secteurs concernés sont: les infrastructures et l'équipement, l'enseignement supérieur et la recherche, le soutien à l'investissement des entreprises et le logement. Les projets retenus sont des chantiers qui démarreront impérativement au cours de l'année 2009. «Il s'agit, pour certains, de projets qui étaient déjà prévus de longue date», explique l'économiste Nicolas Bouzou, «mais c'est plutôt une bonne chose de voir le gouvernement avancer le démarrage de ces projets au lieu d'aller en chercher de nouveaux».


La répartition des crédits: Sur les 26 milliards du plan de relance votés la semaine dernière «pour dynamiser l'activité nationale», plus d'un tiers (11 milliards) seront destinés à améliorer la trésorerie des entreprises, souvent étranglées par la crise. 11 autres milliards seront «des opérations financées par le budget de l'Etat». Ainsi, 870 millions d'euros seront consacrés à 149 chantiers d'infrastructures de transports et 731 millions à l'enseignement supérieur et à la recherche. Enfin, 4 milliards seront investis directement par les entreprises publiques, a précisé le chef du gouvernement. «Finalement, la somme qui est allouée à ce plan de relance est assez faible. Le gouvernement sera sûrement contraint de lancer un deuxième plan d'ici quelques mois», confie Nicolas Bouzou.


>>Pour voir en détail chaque projet concerné, il y en a 1.000 au total, cliquez ici


Le lancement: Selon le ministre de la Relance Patrick Devedjian, environ 10 milliards d'euros sur les 26 milliards seront directement injectés, «dès cette semaine» dans les 1.000 projets retenus pour bénéficier des investissements publics. «Je relativiserais l'impact en soulignant que certains projets n'auront un impact réel sur l'industrie que d'ici 9 mois. La construction d'une ligne TGV est quelque chose qui prend du temps et donc lorsque l'impact réel se fera sentir, ces secteurs industriels iront déjà mieux», souligne Nicolas Bouzou.

L'objectif: Selon le Premier ministre, ces projets ont «un fort impact économique et social», sont «prêts à démarrer tout de suite» et sont répartis «sur tout le territoire national». Ce plan de relance anticipera sur 2009 et 2010 des crédits qui auraient normalement dû être octroyés sur dix ans, a précisé le Premier ministre qui a de nouveau exclut une relance par la consommation. «C'est une des principales critiques que l'on peut émettre envers ce plan», explique Marc Touati, économiste et auteur de «Krach, boom... et demain? Pour enfin comprendre la crise et l'économie mondiale». «Il aurait fallu prévoir une partie de la relance par la consommation, et plus particulièrement par la baisse de la pression fiscale afin de rétablir la confiance des ménages. Il aurait fallu faire comme aux Etats-Unis et développer les deux aspects: investissement et consommation», précise-t-il.


Le contrôle: Un comité de pilotage chargé de contrôler l'attribution des différents crédits va être créé. Conduit par le Premier ministre et les préfets, le comité concertera les associations d'élus pour veiller au bon déroulement des opérations au niveau national.


Les plans de relance: François Fillon a souligné qu'il souhaitait une coordination encore plus étroite des plans de relance au niveau européen. «C'est là un enjeu important à souligner», explique Marc Touati, «le manque de coordination au niveau européen est un problème pour la relance. Il y a une véritable perte de confiance de la part des investisseurs privés au niveau européen qui ne font plus confiance aux plans de relance mis en place dans l'union. On appelle cela l'effet d'éviction».

«Face à la crise»

Nicolas Sarkozy interviendra dans le cadre d'une émission exceptionnelle «Face à la crise», diffusée en direct de l'Elysée sur TF1, France 2, M6 et RTL, jeudi à partir de 20h15 et pour une durée de 70 à 90 minutes. Il répondra aux questions de Laurence Ferrari, David Pujadas, Guy Lagache et Alain Duhamel.