Ferme « des 1.000 vaches » : L’exploitation va cesser sa production laitière
MEUH Ce symbole de l’agriculture « productiviste » est largement décrié par les associations écologistes depuis des années
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La ferme picarde dite « des 1.000 vaches » a annoncé vendredi l’arrêt de son activité laitière le 1er janvier 2021, confirmant une information du Courrier picard. Une « satisfaction » pour les opposants à ce projet qui a déchaîné la lutte entre éleveurs et adversaires d’une agriculture « productiviste ». Avant d’être vendues ou « envoyées à l’abattoir » pour une partie, les quelque 800 vaches laitières du site vont entrer dans l’étape de « tarissement, c’est-à-dire la modification de leur alimentation pour qu’elles produisent moins de lait », a indiqué un porte-parole de l'exploitation.
La ferme a justifié cette décision par un contexte défavorable et « le manque de visibilité », dû notamment à la réorientation de la coopérative belge chargé de la collecte. « Si nous avions eu 1.000 vaches, le modèle était viable. Il était intéressant car il permettait aux éleveurs de se regrouper et aux équipes de tourner [...]. Or, nous n’avons pas obtenu l’autorisation », a déploré la même source. Les 1.000 hectares de terres seront conservés pour y maintenir l’activité de culture – blé, lin, betteraves et pommes de terre.
Les associations et la Confédération paysanne satisfaites
Le porte-parole de l’association Novissen, farouchement opposé au projet, s’est dit « satisfait de constater que l’Etat de droit est enfin respecté ». « C’est une page qui se tourne » après « un long combat de dix ans », a réagi Francis Chastagner, saluant « une décision importante aussi pour tous les autres combats contre des projets industriels similaires actuellement en route », et qui va « encourager les collectifs et associations à ne pas désespérer ».
La Confédération paysanne a elle aussi salué une « victoire majeure » contre « un symbole de l’industrialisation de l’agriculture ». « Ce modèle économique destructeur pour les paysan.ne.s, la vie des territoires et la planète n’est pas viable », a écrit l'organisation sur Twitter.
Ouverte en septembre 2014 à Drucat, près d’Abbeville (Somme), l’exploitation géante avait fait l’objet d’un long combat judiciaire. Fin 2019, la justice avait obligé le site à ramener son cheptel à 500 bovins, et payer des pénalités pour avoir dépassé « de 59 % » l’effectif fixé par l’Etat.