Confinement : Le gouvernement pourrait fermer des rayons de supermarchés pour apaiser les commerçants

ARBITRAGE Le Premier ministre Jean Castex pourrait trancher la question

20 Minutes avec AFP
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Un rayon livre fermé dans un supermarché de Nice, fin octobre 2020.
Un rayon livre fermé dans un supermarché de Nice, fin octobre 2020. — Frederic DIDES/SIPA

Au nom de « l’équité » et de la sécurité sanitaire, le gouvernement pourrait décider de fermer les rayons « non essentiels » des grandes surfaces, de la culture aux jouets, plutôt que d’autoriser des petits commerces à rouvrir comme le demandent entrepreneurs et élus.

Le Premier ministre Jean Castex, qui est l’invité dimanche soir du journal de 20h de TF1, pourrait arbitrer cette question, alors que la polémique monte sur la fermeture des petits commerces pendant le confinement. Il pourrait trancher en faveur de la fermeture « des rayons de produits qui ne sont pas de première nécessité » dans les grandes surfaces afin de « rétablir l’équité » avec les commerces de proximité, a indiqué dimanche le ministre de l’Economie Bruno Le Maire sur BFMTV, alors que les autorités sanitaires ont fait état samedi de 35.000 cas positifs en 24 heures et 3.443 malades hospitalisés en réanimation.

Un durcissement des jauges ?

Le chef du gouvernement s’est entretenu dimanche en visioconférence avec les fédérations professionnelles (Medef, CGPME, Union professionnelle des petits commerçants) ainsi que les associations de commerçants de proximité « pour faire le point sur les mesures mises en œuvre pour le confinement », a précisé Matignon à l’AFP.

Ces fermetures de rayons pourraient être accompagnées d’un durcissement des « jauges » de clients dans les grandes surfaces, selon Bruno Le Maire, c’est-à-dire le nombre de personnes admises en même temps.

Fermés jusqu’à Noël ?

Durement touchés au printemps, de nombreux commerçants sont entrés avec appréhension dans ce deuxième confinement, malgré un assouplissement qui leur permet de rester ouverts pour le retrait de commandes en magasin. Ils craignent notamment de rater la période de Noël, au profit du commerce en ligne et des grandes surfaces.

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) assure que « le commerce de proximité, déjà fragilisé par le commerce en ligne, est aujourd’hui en danger de mort ».

La colère des libraires, notamment, s’était cristallisée vendredi autour de la Fnac, qui avait le droit de vendre des livres en tant que grande surface. Le groupe a réagi en annonçant vendredi soir la fermeture de ses rayons culture pour deux semaines. Le gouvernement lui a emboîté le pas en annonçant la fermeture temporaire de tous les rayons livres et culture des grandes surfaces alimentaires et spécialisées, par « souci d’équité entre grandes surfaces et les librairies indépendantes ».

Mais de nombreux libraires exigent toujours de rester ouverts : certains ont décidé de braver l’interdiction, d’autres se sont mobilisés pour en appeler au président Macron, avec le soutien de nombreuses personnalités. Plusieurs prix littéraires ont été reportés en raison du confinement et par solidarité avec les librairies fermées, dont le très prestigieux Goncourt.