Bouée de sauvetage contre la crise, l’activité partielle de longue durée entre en vigueur ce vendredi

EMPLOI Ce système vise à inciter les entreprises durablement impactées par la crise à ne pas licencier

20 Minutes avec AFP
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A La Défense, fin juin 2020.
A La Défense, fin juin 2020. — ROMUALD MEIGNEUX

Parviendra-t-il à limiter la casse et à aider les entreprises à passer la vague du coronavirus ? Le « dispositif spécifique d’activité partielle en cas de réduction d’activité durable », plus connu en tant que « nouvelle activité partielle de longue durée », a été publié ce jeudi au Journal officiel, pour une entrée en vigueur demain vendredi.

Né d’une idée des partenaires sociaux de la métallurgie, ce système vise à inciter les entreprises durablement impactées par la crise « à garder leurs salariés et leurs compétences pour être prêtes quand l’activité repartira », selon la ministre du Travail, Elisabeth Borne

Avec l’#APLD, nous avons désormais un outil pour préserver nos emplois et compétences, mais aussi pour former des salariés en vue de la reprise. Je serai aujourd’hui chez @SAFRAN où direction et organisations syndicales se sont accordées pour protéger des milliers d'emplois. https://t.co/8N9V5p0oO8
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) July 30, 2020

Il autorise une réduction du temps de travail jusqu’à un maximum de 40 % d’heures chômées, compensées par l’État plus fortement que le chômage partiel de base, sous condition d’un accord collectif au niveau de l’établissement, l’entreprise, le groupe ou la branche.

93 % du salaire net

S’appuyant sur un « diagnostic sur la situation économique », cet accord, d’une durée de 6 à 24 mois, doit « définir les activités et les salariés concernés, la réduction maximale de l’horaire de travail et les engagements en matière d’emploi et de formation professionnelle ». Sur les heures chômées, le salarié touchera 84 % de son salaire net (ou 70 % de son brut), calculé à partir d’une rémunération maximale de 4,5 Smic. Comme elles sont, on l’a dit, au maximum de 40 % de son temps de travail, cela lui garantit 93 % de son salaire net. De son côté, l’entreprise recevra une compensation de 85 % de l’indemnité versée au salarié, (soit 15 % de reste à charge) pour un accord conclu avant le 1er octobre, et 80 % pour un accord conclu après.

La réduction de l’horaire de travail « s’apprécie pour chaque salarié concerné sur la durée d’application du dispositif ». Elle ne peut être supérieure à 40 % de l’horaire légal, mais une dérogation à 50 % est possible dans des cas exceptionnels avec accord de l’administration. L’accord « peut » aussi prévoir « les conditions » dans lesquelles les dirigeants et actionnaires « fournissent des efforts proportionnés à ceux demandés aux salariés ». Les frais de formation pendant la période pourront être pris en charge à hauteur de 80 % par l’Etat et le compte personnel de formation des salariés pourra aussi être mobilisé.

Un dispositif attendu

Ce décret était très attendu des entreprises intéressées par ce dispositif, principalement pour l’instant dans l’aéronautique. Le motoriste Safran a déjà négocié un accord avec ses syndicats jusqu’à la fin 2022 afin d’éviter tout licenciement en France.

D’autres équipementiers et Airbus envisagent de le faire.