Toulouse : Touchés par la crise, des sous-traitants aéronautiques créent une borne de distribution de gel hydroalcoolique

REBONDIR Alors que le secteur aéronautique est touché de plein fouet par la crise du coronavirus, des sous-traitants ont décidé de rebondir en créant une borne de gel hydroalcoolique 100 % made in Occitanie

Béatrice Colin
Tiso, spécialisée dans la tôlerie industrielle aéronautique, et le cabinet d'ingenierie AJK ont créé une borne de distribution de gel hydroalcoolique.
Tiso, spécialisée dans la tôlerie industrielle aéronautique, et le cabinet d'ingenierie AJK ont créé une borne de distribution de gel hydroalcoolique. — AJK/TISO
  • Avec l’arrêt du trafic aérien pour cause de coronavirus, le secteur aéronautique est touché de plein fouet.
  • Alors qu’Airbus a annoncé la suppression de plus de 3.500 postes à Toulouse, les sous-traitants vont aussi être plombés par la crise.
  • Deux sociétés sous-traitantes toulousaines ont décidé d’innover en créant un distributeur de gel hydroalcoolique.

« En février nous étions les rois du monde, en avril nous n’avions plus que les yeux pour pleurer ». Comme de nombreux sous-traitants aéronautiques, Pascal Burdillat n’a pas été épargné par la crise du coronavirus.

A la tête d'AJK Technologies, un bureau d’études d’ingénierie de l’agglomération toulousaine qui bosse à 90 % pour l'aéronautique et en particulier Airbus, il a décidé de rebondir. Et c’est en discutant avec Thierry Nadalin, le patron de Tiso, une société spécialisée dans la tôlerie fine et la mécanique de précision, qu’ils ont eu l’idée de rebondir.

Et c’est l’actualité du Covid-19, dont ils étaient victimes, qui les a inspirés. « Ça ne sert à rien de se limiter, il fallait rebondir. Nous avons trouvé l’idée de créer une borne de distribution de gel hydroalcoolique. A AJK nous avons travaillé sur la partie électronique, Tiso sur l’aspect fabrication », détaille le chef d’entreprise.

« Se bouger et trouver des idées »

Et depuis quinze jours, « Speed gel » est au point. Une borne 100 % made in Occitanie qui permet de distribuer 8.000 doses de gel de manière sécurisée, sans contact et de manière automatisée. Reste maintenant à la commercialiser cet appareil vendu à 600 euros que les créateurs aimeraient voir installer dans des lieux passants et symboliques de la région.

« Contrairement aux masques, ce système va perdurer et rentrer dans les mœurs », espère Pascal Burdillat qui voit là un moyen de se diversifier, bon gré mal gré. « Si on avait du temps pour se reconvertir cela aurait été bien, mais on n’en a pas. Il faut se bouger et trouver des idées, si on attend on va mourir. Des sociétés vont relocaliser, il va falloir faire des robots, trouver des solutions, à moyen terme il y aura du boulot », poursuit le chef d’entreprise qui a conservé l’ensemble de son personnel malgré la perte d’activités.

A travers cette reconversion, il voit aussi un autre avantage, celui de motiver ses équipes qui n’entendent parler que de marasme à longueur de journée. « Dès que vous suscitez l’intérêt des gens, que les salariés voient qu’on se bouge, psychologiquement c’est important », assure le chef d’entreprise.