Montpellier : Les offres de reprise du géant du vêtement pour enfants Orchestra-Prémaman jugées insuffisantes par la justice

ECONOMIE Une nouvelle audience doit avoir lieu le 16 juin

N.B. avec AFP
Un magasin Orchestra à Bruxelles (illustration)
Un magasin Orchestra à Bruxelles (illustration) — NICOLAS MAETERLINCK/Belga/Sipa U/SIPA

Les deux offres de reprise du géant du prêt-à-porter pour enfants, Orchestra-Prémaman, placé en redressement judiciaire le 29 avril, ont été jugées insuffisantes, ce jeudi, par le tribunal de commerce de Montpellier (Hérault),​ celle présentée par son fondateur Pierre Mestre via la société NewOrch, et celle du groupe saoudien Al Othaim.

Dans son jugement, dont l’AFP a obtenu copie, le tribunal a fixé au 11 juin prochain la « nouvelle date pour le dépôt d’offres et l’amélioration des offres existantes » pour la reprise de cette entreprise, spécialisée dans la vente de produits textiles pour enfants et la puériculture. Il examinera ces nouvelles offres lors d’une nouvelle audience le 16 juin.

L’avocat des salariés se dit « satisfait »

Le tribunal de commerce enjoint aux candidats cessionnaires de « présenter une offre simplifiée, purgée de tout élément aléatoire ou de condition suspensive et présentant des garanties financières suffisantes pour financer le prix d’acquisition et les besoins en fonds de roulement futurs ». « Je suis bien évidemment satisfait de cette décision puisqu’elle est conforme à la requête que j’ai faite », a réagi Ralph Bindauer, l’avocat des salariés. « La motivation me convient bien puisque c’est une invitation aux deux candidats à améliorer leur offre, donc ce qui va sortir de ce dossier sera forcément meilleur que ce qu’il y a actuellement, les salariés ont tout lieu d’être satisfaits. »

Dans une requête au procureur général datée du 2 juin, Ralph Blindauer avait réclamé de « rouvrir les débats » : « Il faut débattre sérieusement de la recevabilité de l’offre de Pierre Mestre. Les salariés n’en veulent pas, non pas en raison d’une antipathie personnelle, ou d’un soudain accès de sympathie envers les Saoudiens. Ils n’en veulent pas car la question n’est pas de savoir si cette offre nous mène dans le mur, mais seulement quand nous y serons », écrivait-il.

L’entrepôt de Saint-Aunès en sursis

Le groupe, sous procédure de sauvegarde depuis septembre 2019, avait annoncé à la mi-avril envisager son placement en redressement judiciaire « afin de protéger son activité », alors que ses magasins sont fermés, en raison de l’épidémie de Covid-19.

Le groupe de vêtements pour enfants, basé à Saint-Aunès, près de Montpellier, avait annoncé à la mi-février la suppression de 159 postes en France et 300 à l’étranger.

Son PDG et fondateur Pierre Mestre, à l’origine de la demande de placement en redressement judiciaire, comptait appliquer au groupe un régime sévère, notamment en fermant l’entrepôt logistique de Saint-Aunès, qui emploie plus de 100 salariés sur un effectif total de plus de 1.500 salariés.