Déconfinement à Nice : Le troisième aéroport de France va pouvoir se relancer doucement dès lundi

TRANSPORTS La plateforme azuréenne, plus gros aéroport de France après Orly et Roissy, va redécoller en douceur avec la desserte de 20 destinations dès lundi, profitant de la levée de la barrière des 100 km imposée aux Français ces dernières semaines

Fabien Binacchi
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En avril, l'activité de l'aéroport de Nice a été réduite à moins de 2% de son niveau habituel
En avril, l'activité de l'aéroport de Nice a été réduite à moins de 2% de son niveau habituel — SYSPEO/SIPA
  • Le Premier ministre a annoncé ce jeudi la fin de la limite de déplacement à plus de 100 km.
  • L’aéroport de Nice va passer de quatre à 20 destinations desservies dès lundi.

Avec le Festival de Cannes et le Grand prix de Monaco, traditionnellement, le mois de mai signe un boom de fréquentation pour l'aéroport de Nice. « Sur cette période, une année normale, nous avons jusqu’à 45.000 passagers par jour. Là, avec toutes les annulations, nous atteignons difficilement les 1.000 personnes à la journée », pointe Isabelle Baumelle, directrice des opérations et du développement des compagnies.

Placée en hibernation depuis les mesures de confinement, avec ses très rares vols (vers Paris CDG, Ajaccio, Bastia et Londres) concentrés sur un seul terminal, le troisième aéroport de France s’apprête à redémarrer… en douceur, alors que le Premier ministre a annoncé ce jeudi la fin de la limite de déplacement à plus de 100km.

Vers l’Europe mais pas au-delà pour le moment

« Nous allons repasser à 20 destinations à partir de lundi », explique la responsable. Lyon (Air France), Lille, Toulouse, Bordeaux, Nantes (easyJet et Volotea), Figari, Calvi (Air Corsica) mais aussi Francfort (Lufthansa), Bruxelles (Brussels Airlines), Genève, Zurich (easyJet, Swiss), Vienne, Sofia, Budapest et Cracovie (Wizz Air) seront à nouveau desservis.

Un peu d’ouverture progressive vers l’Europe - Edouard Philippe ayant annoncé que les frontières intérieures seraient rouvertes que dès le 15 juin « sans quatorzaine et si la situation le permet », mais pas encore vers le reste du monde.


« On sait déjà qu’Air Canada ne sera pas là de tout l’été. Comme Air China, United Airlines et Delta Airlines vers la Chine et les Etats-Unis. Sur le reste, nous avons une visibilité sur quinze jours ou trois semaines maximum. Les compagnies suivent de très près et s’adaptent aux annonces gouvernementales de chaque pays. Et ce qui sera aussi déterminant dans la montée en charge, c’est la demande. »

85 % des employés au chômage partiel

En attendant une accélération espérée pour juillet, l’aéroport niçois ne va rappeler « qu’une petite partie de son personnel », placé jusqu’à présent à 85 % en chômage partiel. Et revoir ses objectifs. « Avec un mois d’avril, entre autres, à moins de 2 % des vols habituels, nous nous attendons à une fréquentation annuelle en baisse de 50 % », avance Isabelle Baumelle. La plateforme, qui battait son record de passagers ces dernières années, tablait, avant la crise, sur 15 millions de voyageurs en 2020.

Et à plus long terme ? Aucune certitude sur le tarmac niçois mais, selon des spécialistes, le secteur aérien ne devrait pas retrouver sa vitesse de croisière avant trois ans. Les compagnies sont toutes impactées. Easyjet, qui a l’une de ses bases françaises à Nice, a annoncé ce jeudi qu’un tiers de ses effectifs à travers le monde allait être supprimé.

La plateforme azuréenne a en tout cas mis le paquet pour rassurer les passagers alors que l’épidémie de nouveau coronavirus. Le 7 mai, elle lançait une mesure inédite pour un aéroport en faisant appel à un robot désinfecteur à UV d’habitude utilisé en milieu hospitalier. Des bornes de distribution automatique de gel hydroalcoolique, des « purificateurs d’air et de surface » dans les sanitaires ont également été installés. Les filtres du réseau de ventilation ont également bénéficié d’une montée en puissance. Ils sont les mêmes que « ceux utilisés en milieu hospitalier », indique l’aéroport.