Coronavirus : Le chômage partiel va être pris en compte par l’Assurance vieillesse pour la retraite de base
LOI•La ministre du Travail Muriel Pénicaud doit présenter ce jeudi au Conseil des ministres une disposition législative qui permettra l’acquisition des droits à la retraite de base pendant le chômage partiel. Les salariés ne perdront pas de trimestresF.H. avec AFP
Les règles du chômage partiel modifiées. Les salariés concernés par cette mesure prise par des entreprises face à la crise sanitaire du coronavirus acquerront « des droits à la retraite de base » de la Sécurité sociale. Une annonce faite ce mercredi par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. « Je présenterai demain au Conseil des ministres une disposition législative qui permettra l’acquisition des droits à la retraite de base pendant les périodes d’activité partielle », a déclaré Muriel Pénicaud au Sénat.
Actuellement, cette indemnité (84 % du salaire net, 100 % au niveau du Smic) n’est pas prise en compte par l’Assurance vieillesse, ni pour la durée d’activité (trimestres cotisés), ni pour le montant de la pension (salaires des 25 meilleures années). « Jusqu’ici, cela avait peu d’importance puisque l’activité partielle était peu utilisée, pour des périodes courtes, donc ça ne pénalisait pas les personnes concernées », a expliqué la ministre.
Douze millions de salariés au chômage partiel
Mais le coronavirus et le confinement ont créé « une situation tout à fait exceptionnelle, avec un chômage partiel massif », qui touche plus de 12 millions de salariés et « qui va durer de façon assez prolongée dans un certain nombre de secteurs qui ne peuvent pas rouvrir tout de suite », a-t-elle ajouté.
Le problème avait été soulevé la semaine dernière par une note du cabinet de conseil Groupe Alpha, qui affirmait que « de nombreux salariés pourraient perdre des trimestres », en particulier dans l’hôtellerie, la restauration et le tourisme.
Des syndicats s’en étaient émus, Dominique Corona (Unsa) craignant que cela « joue sur la décote en fin de carrière » tandis que Frédéric Sève (CFDT) s’inquiétait pour « ceux qui font des petits volumes horaires, comme les aides à domicile ».