Coronavirus : Airbus a déjà perdu des centaines de millions d’euros à cause de la pandémie
DEGATS Les pertes financières annoncées par Airbus pour le premier trimestre reflètent l’effet catastrophique du coronavirus sur le secteur aérien
- En raison de coronavirus, Airbus annonce une perte nette de 481 millions d’euros au premier trimestre.
- Le constructeur qui a déjà réduit ses cadences veut désormais adapter ses avions pour permettre une cohabitation avec le virus.
- A Toulouse, l’inquiétude est grande.
Sans surprise, c’est un gros trou d’air. Airbus a annoncé ce mercredi matin une perte nette de 481 millions d’euros pour le premier trimestre sur fond de crise du coronavirus et de trafic aérien réduit à quasi-néant. Sur la même période en 2019, Airbus avait fait 40 millions d’euros de bénéfices.
Avec l’impact de la pandémie, le constructeur européen n’a livré que 40 avions depuis le début de l’année à des compagnies aériennes qui pour la plupart ne volent plus. Les ventes s’établissent à 290 appareils, soit 58 de moins qu’au premier trimestre 2019.
Regagner la confiance des passagers
Le coronavirus a poussé Airbus à réduire ses cadences de production d’un tiers début avril et dans une lettre écrite la semaine dernière aux 135.000 salariés, Guillaume Faury, le patron de l’avionneur, prépare les esprits à une nouvelle baisse des cadences, plus en phase avec les demandes de ses clients. Il parle désormais de « la plus grave crise que l’industrie aéronautique ait jamais connue ».
Le responsable affirme que la priorité d’Airbus est la santé de ses salariés. Mais aussi à plus long terme de travailler « à restaurer la confiance des passagers dans le transport aérien » et à apporter sur les avions les modifications qui permettront de cohabiter avec le virus.
Inquiétudes à Toulouse
A Toulouse, berceau du constructeur, les sous-traitants et élus sont de plus en plus inquiets. Jean-Luc Moudenc (LR), le maire de la Ville rose, a écrit à Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, l’appelant « dans le cadre du plan de relance économique actuellement en préparation », à « renforcer la souveraineté industrielle et technologique du secteur aéronautique et spatial, emblématique de l’économie toulousaine ». « Il faut notamment engager les investissements nécessaires pour un nouveau programme aéronautique majeur », ajoute-t-il.
Airbus a déjà décidé au tout début de la crise de ne pas verser de dividendes 2019 à ses actionnaires. Le groupe a recours au chômage partiel dans tous les pays où cela est possible.