Coronavirus : « L’existence même » d’Airbus pourrait être menacée, prévient son grand patron
CIEL BAS Touché de plein fouet par le coronavirus dans la foulée des compagnies aériennes, le constructeur Airbus n’exclut de revoir encore sa production à la baisse
- Dans un courrier adressé aux salariés, le patron d’Airbus livre une vision pessimiste de l’impact du coronavirus sur le groupe.
- Guillaume Faury sous-entend que les encore les cadences des chaînes d’assemblage vont être encore revues à la baisse.
« En seulement quelques semaines, nous avons perdu environ un tiers de notre activité (…) Et, franchement, nous devons nous préparer à ce que cela puisse encore empirer ». Voilà le noir constat et les sombres perspectives qu’évoque Guillaume Faury, le grand patron d' Airbus, dans un courrier envoyé vendredi aux 135.000 salariés du groupe à travers le monde.
Le géant mondial de l’aéronautique a de plus en plus de mal à vendre et livrer des avions aux compagnies aériennes clouées au sol par la crise du coronavirus. Son président exécutif prépare donc les esprits à une nouvelle baisse des cadences de production. Elles ont déjà été réduites d’un tiers début avril selon « un planning de production » qui resterait valable encore « deux ou trois mois », le temps de finaliser l’évaluation de la situation et d’en « tirer les conséquences ».
« Notre trésorerie diminue à une vitesse sans précédent, écrit aussi Guillaume Faury, ce qui peut menacer l’existence même de notre entreprise. C’est pourquoi nous avons agi rapidement pour obtenir des lignes de crédit supplémentaires à hauteur de 15 milliards d’euros. »
Probablement d’autres mesures « de plus grand envergure »
Le patron d’Airbus ne se montre pas très optimiste non plus sur le plan social. « Nous devrons peut-être aussi prévoir des mesures de plus grande envergure à cause de l’ampleur de cette crise et de sa durée probable », prédit-il, après avoir rappelé qu’Airbus a déjà recours à « toutes les mesures RH » et au chômage partiel dans plusieurs pays.
L’avionneur a déjà décidé au début de la crise de ne pas verser les dividendes 2019 à ses actionnaires. Mercredi matin, il doit présenter ses résultats financiers pour le premier trimestre. Forcément en chute libre.