Coronavirus : « Ce foutu virus a chamboulé nos projets », « on va rester à la maison »… Vos stratégies pour les vacances d’été
TEMOIGNAGES Beaucoup d’internautes entendent profiter de leurs congés malgré tout
- Les lecteurs de 20 Minutes racontent ce qu’ils ont prévu de faire pour les vacances d’été.
- Entre annulation de congés et espoir de pouvoir partir, chacun compte pouvoir respirer un peu.
- De son côté, le gouvernement préconise des séjours en France pour la pause estivale.
Should I stay or should I go ? Comme The Clash, les Français se demandent s’ils vont pouvoir partir en vacances cet été ou rester à la maison à cause du coronavirus. La date du 11 mai a été avancée par Emmanuel Macron comme marquant le possible début du déconfinement, mais il reste encore aujourd’hui beaucoup d’inconnues concernant la saison estivale.
Même le gouvernement semble douter : « Je conseille aux Français la plus grande prudence sur la préparation de leurs voyages, car la situation aujourd’hui est encore trop incertaine (…). Je conseille d’attendre » expliquait début avril le secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari. Avant d’être corrigé quelques heures plus tard par la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne : « Le point de vigilance que soulignait Jean-Baptiste Djebbari, c’est qu’aujourd’hui, ce n’est pas le moment d’acheter un billet pour partir à l’autre bout de la planète (…). On peut recommander aux Français de profiter de notre beau pays pour les prochaines vacances, ce qui aidera aussi le secteur du tourisme [voir encadré] ».
« Je vais attendre le dernier moment »
De quoi faire hésiter beaucoup d’internautes qui ont témoigné auprès de 20 Minutes. Au vu de la situation, nombre d’entre eux craignent de ne pas pouvoir profiter de leurs congés. « J’ai réservé depuis décembre mes vacances d’été du mois d’août pour aller en Norvège, explique Christine. Faute d’informations de la part du gouvernement et de mon agence de voyages, j’attends de voir si je pourrais partir ou non et annulerai au dernier moment ».
« J’ai pris mes billets pour les vacances d’été, avec un départ fin juin, en bateau, pour la Tunisie, témoigne Mam. J’espère que d’ici là, les frontières seront ouvertes. Ce sont les seules vacances de l’année et je les paye en plusieurs fois pour pouvoir y aller avec mes enfants ». Allisson se retrouve dans une situation similaire : « Je dois partir le 27 juin à Jard-sur-mer (Vendée). Je vais attendre le dernier moment, car si les restaurants et les bars sont toujours fermés, j’annulerai ».
« Ce n’est que partie remise »
Dans son allocution du 13 avril, Emmanuel Macron a en effet indiqué que ces commerces resteraient fermés après le 11 mai, sans donner plus de précisions. Or pour beaucoup de Français, impossible de passer des vacances sans pouvoir aller au restaurant ou prendre un verre en terrasse. Pour Emilie, ce serait de toute façon trop risqué : « on va rester à la maison, on va investir dans une petite piscine et pour la première fois de ma vie, je n’irai pas à la plage cet été, je n’ai pas confiance. Et puis honnêtement, il y a pire comme situation ». « Souffrant de diabète, d’hypertension, et en rémission d’un cancer, je fais partie des personnes à risque, j’ai donc préféré annuler ma réservation, poursuit Geneviève. C’était pourtant mes premières vacances depuis des années. »
Et les premiers concernés, gérants ou salariés de commerces obligés de fermer, comment vivent-ils la situation ? Pour eux, les vacances sont oubliées depuis bien longtemps. « Mon mari travaille dans la restauration et il est en chômage total depuis l’annonce du confinement, nous raconte Myriam. Pour cet été, nous devions partir à Venise en juin, mais comme beaucoup de Français, nous annulons notre voyage. Nous avons la chance d’avoir un jardin et passerons notre été à la maison. Ce n’est que partie remise. »
Pour Jean-Loup et sa femme, gérants d’un restaurant, le contexte est très difficile. « Nous allons essayer d’annuler notre séjour prévu en août, pour lequel nous avons déjà déboursé 700 euros, écrit-il. J’aurai aimé pouvoir le reporter en 2021, mais l’incertitude par rapport à notre métier de restaurateur est grande. Nous ne sommes pas à l’abri d’une fermeture définitive liée à cette crise sanitaire actuelle. »
« On trouvera bien un endroit tranquille »
D’autres futurs vacanciers ont décidé d’une autre stratégie : pour eux, pas question de renoncer à leurs congés, ils partiront coûte que coûte. « Nous devions réserver un séjour de deux semaines au Portugal en juillet, explique Hervé, mais ce foutu virus a chamboulé nos projets. La décision a été aussi simple que rapide. Cette année, ce sera un séjour en France pour soutenir, à notre petit niveau, un secteur économique qui va avoir du mal à se relever ».
De son côté, Flo n’est pas du tout inquiète : « Nous avons acheté un camping-car en janvier, ce qui nous permet de ne pas trop nous soucier de notre destination estivale. Nous sommes une famille, avec deux jeunes garçons très contents de partir. Au pire, si jamais il n’y avait pas de campings cette année, on trouvera bien un champ ou un endroit tranquille où se poser. »
Les mesures gouvernementales pour aider le tourisme
Secteur particulièrement sinistré par l’épidémie, le tourisme est complètement à l’arrêt depuis un mois en raison du confinement. Pour éviter au maximum des faillites d’entreprises, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures pour soutenir les professionnels :
- Les voyages organisés, les séjours tout compris et les prestations indépendantes comme un hébergement (camping, location d’une maison) ou une location de voiture qui auront été annulés à compter du 1er mars et jusqu’au 15 septembre, en raison du Covid-19, pourront être reportés pendant 18 mois au moyen d’un « avoir », qui a été créé par ordonnance. Le professionnel pourra proposer une prestation équivalente ou d’un montant supérieur, soit encore plusieurs séjours d’un montant inférieur. Au terme des 18 mois, si le client n’a pas utilisé son avoir, il pourra obtenir un remboursement.
- 750 millions d’euros de charges fiscales et sociales actuellement reportées pour les entreprises des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des arts et spectacles devraient finalement être annulées, afin de soulager la trésorerie de ces secteurs.
Une réunion est prévue vendredi avec les acteurs de la filière et le gouvernement pour faire le point sur d’éventuelles mesures complémentaires.