Coronavirus sur la Côte d’Azur : « On passe en mode hibernation », les hôtels ferment leurs portes
« CLOSED » Les grands hôtels de la Croisette mais aussi presque tous les établissements de la métropole niçoise ont demandé à leurs employés de rester chez eux
- La plupart des établissements hôteliers ferment leurs portes sur la Côte d’Azur après les mesures de confinement décidées pour limiter la propagation du coronavirus.
- « C’est avant tout pour protéger nos équipes », explique le patron du Martinez à Cannes.
- Les professionnels s’inquiètent évidemment de l’impact économique de cette crise et réclament des aides importantes.
Sur le boulevard de la Croisette, la façade blanche du Martinez réfléchit toujours la lumière. Mais sur son parvis, les voitures de luxe ont déserté. Il n’y a de toute façon (presque) plus de badauds pour venir les admirer. Avec le confinement généralisé décidé pour freiner la propagation du nouveau coronavirus, le palace art déco de Cannes a décidé de fermer ses portes mardi matin.
« On passe en mode hibernation jusqu’à nouvel ordre, confirme auprès de 20 Minutes Yann Gillet, le patron de cet hôtel 5 étoiles de 406 chambres. Et c’est avant tout pour protéger nos équipes. Ici, on brasse [des gens] venus du monde entier. »
Des clients relogés dans des locations Airbnb
Dans la cité des festivals, déjà minée par l’annulation de plusieurs congrès et la menace de plus en plus prégnante de voir le festival du film connaître le même sort au mois de mai, tous les grands établissements hôteliers, et beaucoup d’autres de catégories inférieures, ont pris les mêmes mesures.
« On sentait les choses arriver dès les premières annonces de la fin de semaine dernière, poursuit encore Yann Gillet. De toute façon, on avait déjà plus que 90 réservations. On est rapidement passé à 20. Et puis à presque plus rien. Pour les personnes qui étaient encore en chambre, la plupart ont choisi d’écourter leur séjour. Et nous avons pu facilement reloger les deux, trois clients qui restaient dans des Airbnb en ville. »
98 % des hôtels de la métropole niçoise concernés
À quelques kilomètres de là, les hôtels de Nice sont sur la même trajectoire. La plupart ont mis leurs équipes en chômage partiel en attendant un fléchissement de l’épidémie.
« Je viens d’apprendre à l’instant la fermeture du Negresco. Au total, 98 % des hôtels de la métropole niçoise ont choisi cette solution, témoignait dès mardi Denis Cippolini, le président du syndicat des hôteliers Nice Côte d’Azur. Nous sommes bien évidemment prêts à rouvrir s’il y a des besoins de réquisition pour le personnel médical. »
Le taux de remplissage « exsangue » de ces derniers jours et surtout « l’urgence sanitaire » ont poussé des professionnels à refermer leur carnet de réservations pour une durée indéterminée. En espérant que la crise ne s’éternise pas.
Le versement de la taxe de séjour suspendu à Nice
« Des annonces pour la préservation de l’économie ont été faites. Mais il faudra aller très, très loin dans ces mesures pour qu’il n’y ait pas de casse sociale, prévient le responsable. Nous demanderons même peut-être une année blanche. En attendant que certaines choses soient prises en charge, certaines dépenses vont continuer à courir. Il y a des factures à payer, des mutuelles à payer et pour beaucoup d’établissements, la trésorerie est manquante. »
Pour ne pas vider totalement les caisses, les hôteliers niçois ont réclamé le report du versement des taxes de séjour. L’appel a été entendu au moins pour arriver à l’entrée de l’été. Le maire et président LR de la métropole Christian Estrosi a validé cette demande en suspendant ces paiements jusqu’au mois de juin.