Des «subprimes» à la récession, les grandes étapes de la crise
ECONOMIE Elle a éclaté début 2007 aux Etats-Unis avant de s'étendre à toute l'économie mondiale...
Les pays du G20 se réunissent samedi pour trouver un plan d'action concerté face à la crise financière mondiale. Une crise qui a démarré bien avant la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en septembre et trouve ses origines dans l'éclatement de la bulle Internet en 2000. Tout semble toutefois s'être accéléré avec les fameux «subprimes». Retour sur les grandes étapes de ce que certains appellent le «11-Septembre économique».
2007
Février: le mot «subprime» commence à faire parler de lui
Les défauts de paiements sur les crédit hypothécaires consentis à des emprunteurs peu solides (>> pour comprendre, cliquez ici) se multiplient aux Etats-Unis et provoquent les premières faillites d'établissements bancaires spécialisés.
Octobre/décembre: les mauvaises nouvelles tombent pour les banques
Plusieurs grandes banques annoncent d'importantes dépréciations d'actifs liées aux «subprime». La banque d'affaires américaine Merrill Lynch annonce une perte nette annuelle de 7,8 milliards de dollars,
2008
17 février: la banque Northern Rock est nationalisée
A la grande surprise, le gouvernement britannique décide de nationaliser la huitième banque du pays. Quelques mois plus tôt, la Northern Rock avait demandé un prêt d'urgence à la banque centrale anglaise pour échapper à la faillite, provoquant une ruée de milliers de clients aux guichets et la chute de 30% de son cours en Bourse. La banque figure comme l'une des premières grosses victimes de la crise des «suprimes».
7 septembre: Freddie Mac et Fannie Mae sont mis sous tutelle
Les mauvais signes se multiplient. Le Trésor américain met les géants du crédit hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae sous tutelle, le temps pour eux de restructurer leurs finances, en garantissant leur dette à hauteur de 200 milliards de dollars.
15 septembre: Lehman Brothers dépose le bilan
Moins chanceuse que Freddie Mac et Fannie Mae, la banque d'affaires américaine Lehman Brothers est laissée tomber par le Trésor et doit déposer son bilan. Par ailleurs, l'une des principales banques américaines, Bank of America, annonce le rachat de Merrill Lynch.
16 septembre: AIG est nationalisé
L'assurance est touchée elle aussi. Selon la règle «too big to fail», la Fed et le gouvernement nationalisent de facto l'assureur AIG (American International Group), menacé de faillite, en lui apportant une aide de 85 milliards de dollars en échange de 79,9% de son capital.
28 septembre: Fortis est renflouée
La crise se rapproche de la France. La banque Fortis est renflouée par les autorités belges, néerlandaises et luxembourgeoises. En Grande-Bretagne, la banque Bradford and Bingley est nationalisée.
29 septembre: Le plan de sauvetage américain de 700 milliards de dollars est rejeté
La Chambre des représentants américaine rejette le plan de sauvetage. Wall Street dégringole. Auparavant dans la journée, les places européennes avaient également baissé très fortement alors que les taux interbancaires continuaient de grimper empêchant les banques de se refinancer.
30 septembre: Dexia est nationalisée
L'Etat français doit apporter 1 milliard d'euros à la banque franco-belge, dans le cadre d'un plan de sauvetage d'un montant total de 6,4 milliards.
3 octobre: Le plan Paulson est finalement adopté
Après un vote également favorable du Sénat, la Chambre des représentants finit par adopter le plan de sauvetage bancaire de 700 milliards de dollars.
4 octobre: Sarkozy monte au créneau
Le président en exercice de l'Union européenne organise une réunion d'urgence à Paris des quatre pays européens membres du G8 (Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni). Mais ils n'arrivent pas à s'entendre sur la création d'un fonds européen de soutien aux institutions financières.
5 octobre: BNP Paribas reprend Fortis
La banque française reprend Fortis en Belgique et au Luxembourg, devenant la première banque de dépôts en Europe.
8 octobre: Londres annonce son plan de sauvetage
Il comprend une nationalisation partielle de banques, d'une valeur de 50 milliards de livres (65 milliards d'euros). >> Pour comprendre ce plan Paulson à l'anglaise, cliquez ici
12 octobre: L'Eurogroupe se met d'accord sur un plan de sauvetage
Les 15 pays de l'Eurogroupe s'accordent sur un plan d'action, qui consiste en une garantie des prêts interbancaires et un recours possible à la recapitalisation des banques.
13 octobre: la France débloque 360 millards d'euros pour les banques
Le gouvernement annonce le volet français du plan de sauvetage européen des banques. Montant: 360 milliards d'euros. >> Pour faire le point sur le dispositif d'aides aux banques françaises, cliquez-ici.
17 octobre: La Caisse d'Epargne perd 751 millions d'euros en Bourse
La banque annonce qu'un «incident» sur les marchés lui a fait perdre 600 millions d'euros. Quelques jours plus tard, elle corrige: il s'agit en réalité de 751 millions. Un trader est mis en examen pour «abus de confiance».
24 octobre: L'Islande en quasi-faillite
L'île demande officiellement au FMI une aide de 2 milliards de dollars pour l'aider à surmonter la crise financière qui a terrassé son système bancaire.
15 novembre: le G20 se réunit à Washington pour trouver un plan d'action
A l'initiative de Nicolas Sarkozy, la réunion des grands pays industrialisés et des pays émergents se tient après l'élection présidentielle américaine. Objectif: jeter les bases d'une réforme du système financier mondial. Vaste programme.