Carrefour se paye un beau coup de com' avec son «marché interdit» de légumes

AGRICULTURE L'enseigne a même lancé une pétition pour demander un changement de la loi...

Nicolas Raffin
Un agriculteur répand des semences dans un champ (Illustration).
Un agriculteur répand des semences dans un champ (Illustration). — ALLILI MOURAD/SIPA

La grande distribution et les petits producteurs réunis sous la même bannière. Une utopie devenue réalité avec la . L’enseigne y explique que la législation actuelle « bloque la commercialisation des semences de fruits et légumes de variétés paysannes, ce qui empêche par conséquent les paysans de les cultiver librement et les consommateurs d’y goûter. »

De fait, pour qu’une semence puisse être achetée par un agriculteur, elle doit être répertoriée dans un catalogue spécifique. Or l’inscription à ce document coûte entre « 1.000 et 10.000 euros. Seuls les semenciers industriels en ont les moyens », .

Des marchés pas vraiment « interdits »

Carrefour affirme donc lancer des « marchés interdits » à l’interieur de ses magasins, en proposant à la vente des variétés dont les semences ne figurent pas au catalogue, comme l’oignon rosé d’Armorique. Un beau coup de com' : rien n’interdit à l’enseigne de vendre ces produits rappelle RTL, seule la vente des semences à d’autres agriculteurs est proscrite.

L’initiative n’a en tout cas pas beaucoup plu au Groupement national interprofessionnel des semences et plants (GNIS). , il affirme que « les sélectionneurs [de semences] publics et privés sont impliqués dans la préservation de la biodiversité (…) l’interprofession des semences prend aussi en charge les frais d’inscription ».  , « Carrefour s'est engagé sur 5 ans avec [les] maraîchers à travers une contractualisation sur des volumes et des prix concernant une dizaine de produits ».