Adieu chèque et carte bancaire, le futur du paiement se joue sur mobile et en selfie
CONSOMMATION Alors que l’Assemblée a réduit la validité des chèques pour faciliter l’adoption de moyens de paiement plus modernes, des outils innovants de transactions monétaires existent déjà...
Le chèque, apparu au XVIIIe siècle, appartiendra-t-il bientôt au passé ? Les parlementaires y sont plutôt favorables : l’Assemblée nationale a adopté jeudi un article réduisant la validité des chèques d’un an à six mois, dans le cadre de l’examen du projet de loi « Sapin II ». Alors que nos voisins européens utilisent peu (voire pas) de chèques, un Français fait en moyenne 37 chèques par an. En abaissant leur durée de validité, l’Assemblée souhaite « faciliter l’usage des moyens de paiement modernes ». Les services de paiement dématérialisés se sont multipliés ces dernières années et l’innovation se poursuit. Demain, qui sait, vous pourriez même payer vos achats avec… un selfie.
Mobile et paiement sans contact
Vos enfants ne verront peut-être aucun chèque de leur vie, en dehors des musées. En revanche, payer avec leur téléphone portable leur semblera probablement naturel. Grâce à des technologies encore peu utilisées en France, mais généralisées dans d’autres pays, notamment au Japon, le paiement sans contact est en plein essor. En approchant votre téléphone d’un terminal, dans un commerce, vous pouvez effectuer un paiement grâce à la « Near Field Communication » (NFC, ou communication en champ proche). Concrètement, des ondes radio à très courte portée permettent d’effectuer un règlement en approchant son téléphone d’un terminal de paiement, dans un commerce pour régler un achat, ou dans les transports en commun pour valider son billet.
Lancé en 2012 dans l’Hexagone, le paiement sans contact s’intègre peu à peu aux habitudes des Français, qui l’utilisent principalement avec une carte bancaire, sans l’insérer dans le terminal ni composer de code secret. « En 2015, près de 235 millions de transactions ont été réalisées, soit 2,5 milliards d’euros réglés auprès des 355 000 commerçants qui acceptent ce mode de paiement », observe la Fédération bancaire française (FBF), qui note que le nombre de paiements sans contact a été multiplié par 200 en quatre ans.
Prochaine étape pour les Français : adopter le paiement sans contact via mobile. Il devrait être plafonné à 300 euros par achat (et non 20 euros pour les cartes bancaires) et « ouvrir de nombreuses perspectives aux commerces avec des paniers moyens plus élevés comme l’habillement », estime la FBF.
Payer ses factures et rembourser ses amis par messagerie
Il y a quelques années, les géants du Web se sont lancés dans les services de monétisation, espérant concurrencer PayPal, pionnier du paiement en ligne. Aux Etats-Unis, les utilisateurs de Facebook peuvent désormais effectuer des virements entre particuliers via la messagerie du réseau social. Après avoir renseigné ses coordonnées bancaires, il suffit à l’internaute de cliquer sur une icône « dollar » dans la messagerie instantanée pour transférer la somme de son à un contact.
Fin 2014, Snapchat a lancé aux Etats-Unis un outil similaire baptisé Snapcash. Google n’est pas en reste. Il y a un an, le moteur de recherche a annoncé le lancement prochain d’un dispositif permettant de payer ses factures directement depuis la messagerie électronique Gmail.
Un selfie pour payer le prix
En mars dernier, le site ReCode annonçait que le géant du commerce en ligne Amazon voulait déposer un brevet pour instaurer le selfie comme nouveau mode de paiement en ligne. Le principe : le selfie se substitue au code secret pour authentifier une transaction bancaire. Le système pourrait demander à l’utilisateur de faire un clin d’œil ou une autre mimique pour s’assurer que le visage apparaissant à l’écran est bien humain.
Selon Amazon, la reconnaissance faciale permet d’éviter les ennuis liés aux mots de passe oubliés ou piratés. MasterCard a également flairé le filon, annonçant en février dernier que ses clients pourraient bientôt d’identifier sur leur compte en ligne grâce à la reconnaissance faciale.