«Panama Papers»: La Société Générale convoquée à Bercy

FRAUDE FISCALE Le ministère des Finances compte bien obtenir « des explications » de la banque dirigée par Frédéric Oudéa...

Clémence Apetogbor
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Illustration de la Société Générale
Illustration de la Société Générale — BERTRAND LANGLOIS / AFP

La Société Générale est dans la tourmente après les révélations des « Panama Papers », qui mettent en cause les liens de la banque française avec le cabinet panaméen Mossack Fonseca grâce à qui 979 sociétés offshore ont pu voir le jour.

Le ministre des Finances Michel Sapin souhaite recevoir les dirigeants de la Société Générale, a confirmé Bercy mardi.

Le ministère compte bien obtenir « des explications » de la banque dirigée par Frédéric Oudéa, a indiqué sur Twitter Christian Eckert, le secrétaire d’Etat au Budget.


Il apparaît que la banque française Société Générale fait partie des cinq banques qui ont créé le plus grand nombre de sociétés offshore par l’intermédiaire du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca.

« Au total, elle compte à son actif 979 sociétés, derrière la britannique HSBC (2 300 sociétés), les suisses UBS (1 100 sociétés) et Credit Suisse (1 105 sociétés) », selon Le Monde, qui précise que « deux tiers de ces entités offshore ont été créées par SG Bank and Trust Luxembourg ».

Une centaine d’entités toujours actives

D’après le quotidien, les deux-tiers des entités offshore mises sur pied par Société Générale l’ont été par SG Bank and Trust Luxembourg, sa filiale luxembourgeoise. Les autres branches de la banque concernées sont notamment basées en Suisse et aux Bahamas.

Par ailleurs, Le Monde souligne que, si la création de sociétés offshore a nettement ralenti depuis 2012 et si des structures ont été fermées, « une centaine des entités ouvertes par la Société Générale chez Mossack restent actives ». Certaines autres ont en outre été cédées à d’autres gestionnaires et continuent leurs activités.

Des activités transparentes

La banque française a réagi dans un communiqué, assurant que « quelques dizaines » de ces entités seulement étaient toujours actives et qu’elles étaient gérées « comme des structures totalement transparentes ».

La Société Générale a également affirmé que cette activité était « totalement marginale » et opérée « dans le respect des règles en vigueur en matière de lutte contre la fraude et l’évasion fiscales », ce qui avait pu le gel ou la fermeture des comptes dont la régularité été mise en doute.


Les informateurs bientôt rémunérés ?

Mardi soir, Michel Sapin s’est dit favorable à la rémunération des informateurs dans les affaires de fraude ou d’évasion fiscale, tout en disant vouloir restreindre cette possibilité à des cas « très précis ».

« En France, la loi ne permet pas de rémunérer quelqu’un qui aurait donné des informations fiscales », a souligné le ministre, invité sur France 2 dans l’émission « Cash Investigation », consacrée au scandale des « Panama papers ».

« Je souhaite qu’on puisse évoluer en France sur ce point », mais « dans un cadre très précis », a ajouté Michel Sapin.

Le tweet ironique d’Edward Snowden

Les déclarations de Michel Sapin vont dans le même sens que les propos tenus par le président François Hollande, qui a affirmé mardi soir qu'« il faut protéger les lanceurs d’alerte, ils font un travail utile et prennent des risques ».

Une déclaration qui a fait réagir Edward Snowden. Sur Twitter, l’ancien employé de la NSA, a ironiquement repris la citation du président Hollande assortie d’un simple « Vraiment ? ».