Paradis fiscaux/Pakistan: la famille du Premier ministre se défend d'actes illégaux
La famille du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, mise en cause dans une enquête planétaire sur les paradis fiscaux, a assuré lundi n'avoir rien fait d'illégal en confiant ses biens à des compagnies offshore.
L'enquête, basée sur 11,5 millions de documents baptisés «Panama papers», émanant du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, montre comment certains puissants ont dissimulé leurs biens dans des paradis fiscaux.
Parmi les personnes citées figurent trois des quatre enfants de Nawaz Sharif -- sa fille Maryam, pressentie comme son successeur, et ses fils Hasan et Hussain, propriétaires de biens immobiliers à Londres par le biais de compagnies offshore gérées par le cabinet.
Hussain Sharif, le fils du Premier ministre, a assuré à la chaîne de télévision Geo que sa famille n'avait «rien fait de mal».
«Nawaz Sharif n'est propriétaire d'aucune compagnie, mais voir des compagnies au nom de ses enfants soulève des questions», souligne Umar Cheema, du Centre indépendant pour le journalisme d'investigation au Pakistan (CIRP).
Le CIRP est l'un des partenaires du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), qui a passé des mois à exploiter ces documents issus d'une fuite majeure, jusqu'à leur publication dimanche.
«Notre rapport a identifié plus de 200 Pakistanais, dont des avocats, des députés, et des représentants du pouvoir judiciaire», a-t-il indiqué.
«Ces appartements sont à nous, et ces compagnies offshore aussi nous appartiennent», a déclaré le fils du Premier ministre. «Il n'y a rien de mal à cela, je ne les ai jamais cachés, et je n'ai pas besoin de le faire».
«En vertu du droit britannique et de celui d'autres pays, c'est une façon légale d'éviter de payer trop d'impôts via des compagnies offshore», a-t-il ajouté.
N'étant plus résident du Pakistan qu'il a quitté en 1992, Hussain Sharif n'est «pas tenu de déclarer (ses) biens» en vertu de la loi pakistanaise, a-t-il souligné, se disant prêt à se présenter «volontairement devant (...) toute institution judiciaire et d'enquête au Pakistan».
Le bureau de M. Sharif, contacté par l'AFP, n'a pas réagi.