Immobilier: Les six tendances du marché locatif privé

LOGEMENT L'enquête Clameur dévoilée ce mardi fait le point sur le marché locatif privé en 2014 et depuis le début de l'année...

Agnès Chareton
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Des immeubles de logement sur l ile de Nantes
Des immeubles de logement sur l ile de Nantes — archives FABRICE ELSNER/20MINUTES

Après plusieurs années de récession, la reprise du marché locatif privé se confirme. Evolution des loyers par régions, mobilité résidentielle, délais de vacance des logements, travaux d'entretiens, encadrement des loyers... Le «tableau de bord» semestriel de l'association Clameur, élaboré à partir des données de nombreuses agences immobilières sur 1.475 villes ou intercommunalités, dresse un panorama du marché locatif privé en 2014 et début 2015. 20 Minutes fait le point sur six tendances significatives.

1. La reprise est là

A la peine au début de l'été 2014, le marché s'est ressaisi en septembre, grâce à «une demande plus pressante» et «un changement sensible dans le discours et l'attitude des pouvoirs publics», selon Clameur. En août dernier, le Premier ministre Manuel Valls est en effet revenu sur la loi Duflot en affirmant que l'encadrement des loyers ne concernerait que Paris. Une annonce qui semble avoir rassuré les bailleurs. La reprise se confirme depuis le début de l'année 2015. Même si le chômage élevé et les «incertitudes sur le pouvoir d'achat» pèsent sur la demande locative, elle reste soutenue par «la pression démographique» et «les besoins de mobilité résidentielle habituels». 

2. La mobilité résidentielle se redresse

Le taux de mobilité résidentielle, c'est-à-dire la proportion de locataires qui changent de logement au cours de l'année - souvent pour des raisons personnelles, familiales ou professionnelles - s'est «nettement redressé» à 27% sur l'année 2014. Début 2015, «la mobilité s'accroit», et s'établit à 28,9%, « un niveau comparable à celui qui se constatait habituellement en début d'année avant la grande dépression des années 2008-2009.»

3. La hausse des loyers ralentit

Après avoir augmenté de 1% en 2017 (pour une inflation de 0,5% selon l'Insee ), les loyers de marché sont en recul depuis le début de l'année 2015, en dépit de la reprise de l'activité. «Si cela n'est pas surprenant durant les mois d'hiver, le recul est rapide cette année, à un rythme comparable à celui qui s'était observé en 2013 à la même époque» pointe l'enquête. Les loyers baissent dans 80% des 20 premières villes de France et progressent moins vite que l'inflation dans 10% d'entre elles. Ainsi, les loyers baissent à Amiens, Angers, Caen ou au Havre...Mais attention, les loyers ont tendance à remonter «avec l'arrivée du printemps.»

4. Des écarts de loyers importants selon les régions

Sans surprise, la région la plus chère est l'Ile-de-France, avec 18,9 euro le m2 en moyenne. A l'inverse, l'Auvergne, la Franche Comté et le Limousin sont les régions qui affichent les loyers les plus bas, autour de 8,5 euros le m2.

5. Des logements vacants plus longtemps

«Depuis 2009, le recul de l'activité s'est accompagné d'un allongement rapide des délais moyens de remise en location», constate l'enquête. En moyenne, un propriétaire met 7,8 semaines à retrouver un locataire, soit «une perte annuelle de 4,3% des loyers perçus.» La montée de la vacance, qui concerne toutes les régions, est un indicateur de «la dégradation du marché locatif», malgré les signes encourageants de reprise.

6. Moins de travaux d'entretien des logements

Confrontés à cette perte de revenus, les propriétaires différent ou abandonnent leur projet de rénovation. « L'effort d'amélioration et d'entretien des logements s'est relâché dangereusement depuis 2012 », alerte l'association Clameur. Un constat « inquiétant pour l'avenir », avec la perspective d'une dégradation de la qualité du parc, et des conditions de logement.