Qui est Patrick Drahi, 3e fortune de France et magnat des médias?
FORTUNE Comment Patrick Drahi est passé de la 14e place à la 3e place des milliardaires en France...
De la quatorzième à la troisième place. Selon le célèbre classement mondial des personnes les plus riches du monde publié par Forbes lundi, Patrick Drahi poursuit son envol. Le discret boss du câble en France, désormais franco-israélien, a vu sa fortune grimper à 18,6 milliards de dollars. Passant ainsi de la 215e place à la 57e place au niveau mondial. Et à la 3e place en France. Retour sur le parcours du discret milliardaire.
>> Retrouvez le classement des milliardaires selon Forbes
Le pari du câble
Né à Casablanca, au Maroc, en 1963, diplômé de polytechnique en 1983, puis de Télécom Paris, il a travaillé cinq ans chez Philips sur les récepteurs satellites. Selon le portrait de BFM Business, l’homme d’affaires savait très bien comment réussir. En 1994, quand il décide de se tourner vers le câble en lançant son entreprise, Sud Cablevision. Et un proche, cité par le site économique rappelle cette pensée prophétique : «Il racontait qu'il avait regardé le classement des fortunes de Forbes, et avait jeté son dévolu sur le secteur où il y avait le plus de millionnaires».
En 1995, il crée une seconde entreprise du câble. Qui connaît un large succès. Puis bâtit son empire en rachetant, en 2002, un premier câblo-opérateur en Alsace. En moins de quatre ans, Patrick Drahi rachète 99% du câble français: Numericable, Noos, France Télécom Câble, TDF Câble et UPC France. «C'était le seul à croire au câble quand personne n'y croyait plus», résume un ancien salarié toujours cité par BFM Business.
Mais Patrick Drahi voit plus loin… Il rachète des câblo-opérateurs au Bénélux, en Afrique de l'Est, en Israël. Et en décembre 2014 au Portugal.
La polémique SFR
Début 2014, Vivendi doit choisir entre deux candidats pour le rachat de SFR: Bouygues et Altice, société de Patrick Drahi. Surgit alors la question fiscale du milliardaire franco-israélien. En effet, le gouvernement ne cache pas sa préférence pour Bouygues… et ses réticences. Arnaud Montebourg va même jusqu’à critiquer Patrick Drahi sur Europe 1: «Numericable a une holding au Luxembourg, son entreprise est cotée à la Bourse d'Amsterdam, sa participation personnelle est à Guernesey dans un paradis fiscal de Sa Majesté la reine d'Angleterre, et lui-même est résident suisse! Il va falloir que M. Drahi rapatrie l'ensemble de ses possessions, biens, à Paris, en France. Nous avons des questions fiscales à lui poser!» Ce qui ne découragera pas Vivendi qui choisit tout de même Drahi qui aligne 13,5 milliards d’euros. Et «Citizen Drahi», comme le surnomment certains médias en référence au chef-d’œuvre d’Orson Welles Citizen Kane, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Selon un exclusif du JDD de ce week-end, il serait en discussions pour racheter Bouygues Telecom pour 7,5 milliards d’euros.
Magnat des médias
Et décide de commencer à bâtir son empire médiatique en finançant I24news, une chaîne d'information continue israélienne. Selon la presse locale, il s’installe alors à Tel-Aviv et prend la nationalité israélienne. Coup d’accélérateur en 2014, quand il sauve du naufrage Libération devenant actionnaire du célèbre quotidien. Le 8 janvier 2015, le groupe Roularta annonce négocier avec Patrick Drahi, et son associé Marc Laufer, pour vendre le magazine L’Express. Mais le 12 février, surprise, le groupe belge dévoile que le duo va acquérir l'ensemble des titres du cinquième pôle français de presse magazine. Soit L'Express, Mieux vivre votre argent, Lire, Classica, Pianiste, Studio Ciné Live, L'Etudiant, Point de vue, Histoire, Images du monde, Côté Sud, Côté Ouest, Côté Est, Côté Paris, Maison française Magazine, l'hebdo gratuit A Nous Paris et les mensuels gratuits A Nous Lille / Lyon / Marseille. Qui sera la prochaine cible du milliardaire à la tête d'un empire médiatique hétérogène?