La Grèce sous pression pour la conclusion d'un accord sur la dette
GRECE La Banque centrale européenne a annoncé qu'elle suspendait un régime de faveur accordé jusqu'ici aux banques grecques...
La pression monte sur Athènes, dix jours après la victoire du parti de gauche radicale Syriza aux élections. Alors que le nouveau ministre grec des Finances Yanis Varoufakis rencontre jeudi à Berlin son homologue allemand, la Banque centrale européenne (BCE) vient de priver les banques grecques d'une importante source de financement, accentuant les craintes d'une asphyxie financière du pays.
Tournée européenne du ministre des Finances
Yanis Varoufakis est reçu dans la matinée par Wolfgang Schäuble, l'un des plus fervents défenseurs de la rigueur budgétaire en Europe. Ce devrait être la dernière étape de l'opération séduction engagée par la nouvelle équipe aux manettes en Grèce auprès de ses partenaires européens, afin de renégocier sa dette de plus de 300 milliards d'euros et mettre fin à la cure de rigueur imposée en échange de l'aide internationale.
Le "régime de faveur" suspendu
Mais la BCE a porté un coup à cette entreprise mercredi soir. L'institution monétaire de Francfort a annoncé qu'elle suspendait un régime de faveur accordé jusqu'ici aux banques grecques, qui leur permettait d'emprunter de l'argent auprès de la BCE avec des garanties inférieures à ce qu'elle exige habituellement. La disposition, qui permettait à l'Etat grec de lever de l'argent, était conditionnée au programme d'aide dont bénéfice Athènes, et ce encore jusqu'à février.
La Grève relativise la portée de l'annonce
Le communiqué de la BCE a fait l'effet d'une bombe sur les marchés financiers, l'euro chutant nettement à son annonce. Mais le ministère grec des Finances a tempéré la portée de cette initiative, en assurant peu après qu'elle n'avait «pas de répercussions négatives» sur le secteur financier du pays qui reste «totalement protégé» grâce aux autres canaux de liquidités toujours disponibles.
De fait, la BCE ne laisse pas les banques grecques complètement à sec: d'une part, elles pourront toujours apporter en garantie d'autres actifs que de la dette publique grecque ; d'autre part, elles pourront bénéficier d'un mécanisme d'urgence, appelé ELA, qui leur permet de recevoir des fonds de la Banque de Grèce en cas de crise de liquidité.
Plus tôt dans la journée, Yanis Varoufakis était venu en personne à Francfort demander à Mario Draghi, président de la BCE, de quoi «garder la tête hors de l'eau» le temps de s'entendre avec ses partenaires européens. «Sur le fond», les Européens ont campé sur leurs positions, a estimé mercredi la chancelière allemande Angela Merkel. Ils ne veulent pas d'effacement de la dette, et veulent qu'Athènes continue ses réformes structurelles.