Malgré la crise, les Françaises n’ont pas réduit leur budget lingerie

ÉCONOMIE Elles sont celles qui consomment le plus de soutiens-gorge et de petites culottes en Europe…

Audrey Chauvet
Un modèle de lingerie de la créatrice française Elise Anderegg.
Un modèle de lingerie de la créatrice française Elise Anderegg. — Elise Anderegg

Sexys malgré la crise: d’après les chiffres de l’Institut français de la mode dévoilés par les organisateurs du Salon international de la lingerie, qui se tient à Paris du 24 au 26 janvier, les Françaises ont dépensé 98,60 euros en lingerie sur l’année 2014, bien plus que les Britanniques (94,40 euros), les Allemandes (73 euros), les Italiennes (65,30 euros) et les Espagnoles (45,70 euros). Avec 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, en baisse de 1,5% par rapport à l’année précédente, le secteur des dessous se porte encore bien en France.

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«La tendance est à se faire plaisir avec quelques beaux ensembles pour une occasion spéciale ou une soirée, et acheter aussi des pièces plus abordables pour le quotidien», commente Taya de Reyniès, la directrice du salon. Les plus jeunes sont celles qui accordent le plus d’importance à leurs sous-vêtements: les 15-24 ans dépensent en moyenne 171 euros par an en lingerie et collants, contre 130 euros en moyenne. «Les plus jeunes sont dans la séduction et elles accordent une part plus importante de leur budget à la mode, tandis que le pouvoir d’achat des plus âgées est souvent utilisé pour la famille et les enfants», explique Taya de Reyniès.

Pré-ados, fortes poitrines et hommes en ligne de mire

Même lorsque le porte-monnaie s’amincit, les Françaises ne font pas l’impasse sur leur féminité et l’artisanat français en bénéficie: la France reste le numéro un mondial de la confection de lingerie féminine, avec une cinquantaine de fabricants produisant 120 marques. «Il y a une tradition de la couture en France qui perdure, commente la directrice du salon. Nous avons de belles fabriques de dentelles à Calais, des soieries dans l’Isère, des artisans qui fabriquent nœuds, rubans et accessoires… La lingerie nécessite beaucoup de fournisseurs de pièces diverses, tissus, armatures, broderies…»

Les soutiens-gorge ne redresseront pas à eux seuls l’économie française, mais ils maintiennent le dynamisme du secteur lingerie: innovations dans les matières, avec des tissus plus confortables et des coutures laser invisibles, dans les formes, avec la tendance du gainant et le retour du string boudé ces dernières années, et dans les consommateurs cibles, notamment les très jeunes filles, les fortes poitrines et…les hommes. «Alors qu’auparavant, c’était surtout les femmes qui achetaient les sous-vêtements masculins en lots au supermarché, la tendance est plutôt pour les hommes à s’acheter aussi de la lingerie plus confortable et plus mode», note Taya de Reyniès.