Electricité: facture de rattrapage de 30 euros à l'automne? «Aucune décision prise», selon Royal
Les abonnés particuliers d'EDF devront régler à l'automne une facture de rattrapage de 30 euros en moyenne, affirme Le Parisien vendredi, une information relativisée par la ministre de l'Ecologie qui assure qu'«aucune décision» n'est encore prise.
Un projet d'arrêté sur ce rattrapage a été déposé jeudi soir pour examen auprès du Conseil supérieur de l'énergie (CSE), qui rendra dans les semaines à venir un avis consultatif, selon le Parisien qui ne cite pas ses sources.
Pour les clients professionnels, la note s'élèvera à 45 euros en moyenne, précise le journal.
«Aucune décision n'est prise. Je négocie avec EDF pour protéger le pouvoir d'achat», a réagi la ministre de l'Energie Ségolène Royal sur son compte Twitter.
Ce rattrapage découle du choix en avril dernier du Conseil d'Etat d'invalider une décision prise il y a deux ans par le précédent gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Dans un souci de préserver le pouvoir d'achat des ménages, l'exécutif avait à l'époque plafonné à 2% la hausse des tarifs de l'électricité pour la période allant d'août 2012 à août 2013.
La mesure avait été dénoncée et attaquée devant la plus haute juridiction administrative du pays par les concurrents d'EDF, selon lesquels cette hausse n'était pas suffisante pour couvrir les coûts de production d'électricité comme l'impose la loi.
Le rattrapage dont fait état le Parisien devrait être réclamé aux clients d'EDF à l'automne, en une seule fois, sur les factures de régularisation de leur consommation, selon le journal.
Il jetterait une pierre dans le jardin de Ségolène Royal, qui, dans le même souci de préservation du pouvoir d'achat, a annulé le mois dernier une hausse de 5% des tarifs réglementés d'EDF qui devait intervenir en août.
Matignon avait ensuite tempéré cette annonce, en indiquant qu'une «hausse modérée, inférieure à 5%», interviendrait en septembre ou en octobre.
«La hausse de 5% est annulée et même si ça ne plaît pas à quelques spéculateurs», a réaffirmé Mme Royal vendredi matin sur Twitter. L'annonce de cette annulation, le 19 juin, avait provoqué une chute spectaculaire du cours d'EDF à la Bourse de Paris.
Selon un bon connaisseur du dossier, le renoncement à cette augmentation, s'il était confirmé, viendrait affecter négativement le résultat net d'EDF à hauteur de 500 millions d'euros au 2e semestre.