Crise de l'oeuf: Le ministre de l'Agriculture tance la grande distribution

AGRICULTURE Les producteurs sont en colère...

20 Minutes avec AFP
— 
Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture
Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture — REVELLI-BEAUMONT/SIPA

  Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll  a appelé lundi la grande distribution à cesser d'exercer une pression  sur les prix des oeufs dans un contexte de surproduction et de colère  des producteurs.

Faire  passer le message

«Il faut qu'on soit capable de trouver des solutions et faire  passer le message aux acteurs de cette filière, en particulier les  acheteurs, qu'on ne peut pas profiter d'un moment de difficultés pour  continuer à exercer une pression sur les prix», a déclaré le ministre sur France Inter. La grande distribution se doit «d'anticiper les choses et  d'éviter d'accentuer les difficultés» du secteur, a-t-il ajouté «pour  qu'en septembre on ne continue pas à mettre la pression sur les prix». «Je n'ai aucun moyen, si ce n'est de convaincre et d'appeler  chacun à la responsabilité» pour «arriver à mieux réguler la  production», a dit le ministre, qui assistera mardi à la réunion de la  filière avicole, organisée par  le préfet de Bretagne.

Privilégier la concertation

Le collectif de producteurs en colère, qui a détruit des  centaines de milliers d'oeufs la semaine dernière pour protester contre  la faiblesse des cours, a décidé de suspendre ses actions jusqu'à la  tenue de cette réunion de crise. «Il faut un meilleur ajustement et c'est le travail qu'on va  faire demain», a dit le ministre, soulignant ne disposer d'«aucun moyen  autoritaire» mais vouloir privilégier la «concertation».

«Nous avons besoin que les pouvoirs publics nous aident à  faire passer certains messages avec certains de nos clients», a réagi de  son côté Yves-Marie Beaudet, président de la section oeufs de l'Union  des groupements de producteurs de viande de Bretagne, également  interrogé sur France Inter. «On a une grande distribution qui continue à tirer les prix  vers le bas, au mépris de l'appareil de production d'oeufs français»,  a-t-il lancé, soulignant qu'il faut compter sept euros pour produire 100  oeufs, mais que «le producteur les vend un peu moins de cinq euros». «On est surpris que l'État découvre le problème (...). Il  faut qu'une vingtaine d'éleveurs jettent des oeufs pour que le ministre  de l'Agriculture se saisisse de la question», a-t-il déploré.