Conseil unique en Alsace: Un cas difficile à transposer dans d'autres régions
ANALYSE L'Alsace présente des spécificités que l'on ne retrouve pas ailleurs...
L'exemple alsacien peut-il faire boule de neige? Les présidents des conseils généraux du Loiret, du Loir-et-Cher et d'Eure-et-Loire viennent d'annoncer leur «union» tandis que le Nord et le Pas-de-Calais envisagent un «pacs». Mais il s'agit de mutualisation de compétences et non de fusion, comme en Alsace, prend-on soin de préciser à l'Assemblée des départements de France.
En Bretagne, les groupes autonomistes et Europe Ecologie-Les Verts réclament, eux, une véritable fusion des quatre départements bretons, tandis que le député Hervé Morin (UDI) relance l'idée de fusionner la Haute et la Basse-Normandie, « divisées par des technocrates ». Mais la rivalité traditionnelle entre Rouen et Caen reste un frein important.
Tradition de compromis
«L'Alsace présente des spécificités que l'on ne retrouve pas ailleurs, observe Michel Verpeaux, professeur à l'université Paris-I. L'identité régionale y est très forte et il n'y a que deux départements.» Une situation que l'on retrouve en Corse qui a pourtant voté «non» à un référendum similaire en 2003. «Mais en Alsace, il existe une tradition du compromis, souligne le politologue Olivier Rouquan. De plus, cette région était déjà pilote en la matière puisqu'elle est la seule à disposer de la gestion directe des fonds structurels européens.» Quant à son président (UMP) Philippe Richert, porteur du projet de fusion, il était ministre des Collectivités territoriales quand est passée la loi de décentralisation du 16 décembre 2010, qui rend possible le référendum.