En entretien d'embauche, «il faut toujours sourire»

EMPLOI Gilles Payet, coach emploi, répond aux questions des Internautes de «20 Minutes»...

Gilles Payet
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Gilles Payet, coach emploi
Gilles Payet, coach emploi — DR

Comme chaque semaine, les internautes ont posé leur question à Gilles Payet, animateur du blog Questions d'emploi et du site Mon coaching emploi, le nouveau spécialiste emploi de 20 Minutes. Voici ses réponses.

>> Vous êtes  employé ou à la recherche d'un emploi? Posez toutes vos questions à  notre coach, en participant dans les commentaires ou en nous écrivant à reporter-mobile@20minutes.fr. Une nouvelle série de réponses sera publiée vendredi 29 mars.

Cestcommeca : Bonjour, juste une question bête: À quoi sert un coach ? Parce que pour trouver un emploi il n'y a que le cv bien sur mais il y a aussi l'apparence ( façon de s'habiller), parler correctement etc.. Alors comment vous, vous intervenez et dans quel domaine? Merci bonne journée.

Bonjour,

La gamme d’intervention d’un coach emploi est large et peut justement concerner l’optimisation de vos outils de recherche : votre CV (qui doit être réécrit en partie et personnalisé à chaque candidature), vos lettres de motivation (qui doivent être de vraies « lettres projets » et non de simples lettres de candidature), votre façon de préparer et de gérer les entretiens d’embauche (avant, pendant et après), votre approche des réseaux sociaux (comment les utiliser de façon efficace, démarche complexe et utilisée de façon souvent très peu pertinente et donc sans effet).

En amont de ce travail sur les outils et la stratégie d’approche, un coach emploi peut intervenir sur la définition d’un projet professionnel (identifier les secteurs, métiers et fonctions passerelles qui vous feront évoluer plus facilement) ou encore sur les fondements d’un projet de reconversion (accompagnement permettant de valider à la fois la motivation mais aussi la pertinence des choix faits au regard des besoins du marché). J’interviens également très régulièrement sur les sujets de l’estime personnelle et de la confiance en soi, sujets particulièrement sensibles et leviers importants en phase de recherche que l’on soit en poste ou au chômage.

sds : Bonjour, Quel conseil pourriez-vous donner pour, dès les premières secondes de l'entretien, être dans le ton juste avec n'importe quel recruteur ? Bien que préparé avant chaque entretien à l'aide de toute la "littérature" que l'on trouve sur différents sites (y compris votre blog), je n'ai jamais rencontré de recruteur entrant véritablement dans la description qu'on en retire de tous ces conseils, avis et autres formations disponibles.  C'est normal, ce sont tous des humains mais l'enjeu est trop important pour moi : telle réponse préparée pourtant selon l'avis de tous ces experts va à l'encontre de celle attendue, telle attitude déplait alors qu'elle est recommandée sur les sites déjà mentionnés, etc.. Cordialement

Bonjour,

Il n’y a évidemment pas de réponse toute faite sur le contenu du message qui doit s’adapter à chaque situation (esprit de repartie). Mais puisque votre question touche à l’objectif d’être à l’aise dès les premières secondes d’un entretien, sans doute aurez-vous intérêt à adopter une posture commune à toutes les situations que vous pouvez être amené à vivre.

Le carré magique basique (mais pas toujours appliqué !) :

-Dans tous les cas sourire

-Dans tous les cas regarder votre interlocuteur dans les yeux

-Dans tous les cas serrer la main de façon franche

-Dans tous les cas dire bonjour

Ce carré magique est sur une échalle de 1 à) 10, l’étape 1 du fait d’être à l’aise dans les 1ères secondes. Mais elle détermine tout le reste aussi. Et le reste est inscrit dans une posture (et non un discours préétabli) d’écoute et d’adaptation face à tout discours inattendu pour un début d’entretien : « Monsieur Durand ? Je suis Hélène Lomont et je remplace Monsieur Peyrot qui devait vous rencontrer », « Au fait, seriez-vous partant pour passer un test avant que nous nous voyons ? », « Je suis désolé, j’ai un peu de retard pouvez-vous attendre encore un peu ? », « Souhaitez-vous un verre de jus d’orange ? »,  « Avez-vous apporté un CV avec vous je n’ai pas imprimé le vôtre ? » etc.

L’idée encore une fois n’est pas de préparer un discours mais de vous mettre dans l’état d’esprit du candidat « souple » qui s’adaptera à chaque situation – et surtout sans jugement ! En adoptant cette posture mentale de souplesse et d’adaptation avant chaque entretien -y penser vraiment, vous visualiser en situation- vous éviterez les surprises et démarrerez sans doute plus facilement les premières secondes vos prochains entretiens.

Ombrageux ; Actuellement je suis en poste et ne souhaite pas ébruiter ma volonté de partir.
Je ne sais pas trop comment utiliser mon réseau qui contient beaucoup de mes collègues actuels.

Bonjour,

Je vais vous poser une question qui va peut-être vous surprendre : pourquoi craignez-vous tant que cela que votre entourage professionnel identifie le fait que vous soyez en mobilité professionnelle ?

Je vous pose la question car c’est en réalité le cas de beaucoup de monde. Le développement des réseaux sociaux Linkedin (4 millions de profils français) et Viadeo (7 millions) fait ces millions de personnes (et sans doute déjà certains de vos collègues, peut-être aussi votre patron ?!) affiche déjà  le fait qu’il est « contactable » à tout moment en cas d’opportunité. Cela ne signifie pas que vous êtes en recherche active. Vous affichez simplement votre profil professionnel. Rien de plus.

Et vous ne pourrez de toutes les façons pas développer un réseau sans que cela à un moment donné ne se sache. C’est un principe de réalité J Je vous conseille donc de le faire de façon professionnelle, sans peur mais sans « communication excessive » non plus. Prenez contact avec les cabinets de recrutement, les cabinets de chasse de têtes, les sociétés d’intérim et rendez-vous visible auprès d’eux. Identifiez ensuite sur ces mêmes réseaux sociaux les personnes influentes ou décisionnaires qui pourraient avoir un intérêt pour vous et auprès desquelles vous pouvez développer un discours intéressant pour elles (soyez apporteur d’idées, de projets, de business). Et contactez-les.

Et si en interne certains collègues identifient cette visibilité sur Internet, pas de panique, je connais plus d’un cas où cette situation a renforcé l’attention des managers pour ces personnes-là car on n’avait pas forcément envie de les voir partir…

Alors allez-y sereinement et professionnellement.

Ce risque – si risque il y a – est un rique positif

Vincent D : Bonjour a toi gilles ainsi qu à toute l equipe du 20 minutes, je suis actuellement technicien de maintenance. Je souhaiterai une reconversion en tant que gendarme (concours de sous-officier). Les 2 mondes sont diametralement opposés, comment convaincre le jury que je ne me suis pas inscrit à ce concours sur un coup de tete? Cordialement

Bonjour,

Le concours de sous-officier de gendarmerie comporte dans sa phase d’admission un entretien avec un jury (au moins 3 personnes). Vous avez environ 10 minutes de préparation et 20 minutes d’entretien. La préparation porte sur sujet d'ordre général d’actualité et/ou sur vos motivations.

Pour gagner en pertinence dans votre discours :

-Questions d’actualité : soyez à l’affût des infos d’actualité des 30 jours qui précèdent l’entretien. Bien souvent les exemples évoqués par le jury y sont puisés (on ne vous interrogera pas sur des faits d’il y a deux ans). Le but ici n’est pas de tester votre culture générale mais plutôt la façon dont vous commentez cette actualité.

-Questions de motivation : recentrez votre discours sur les spécificités du métier de sous-officier de gendarmerie. Voir dans la fiche métier suivante http://bit.ly/YoE6WT les points qui vous motivent le plus. En retenir 3 principaux + 3 secondaires de façon à structurer votre discours. Sachez pour chacun de ces points répondre à la question « Pourquoi ? ». Expliquez dans une 2e partie d’argumentation quelles sont vos aptitudes physiques, morales et intellectuelles qui vous permettent de prétendre à exercer ce métier.

En faisant ainsi, votre discours sera complet, synthétique et motivé ! Bon courage dans votre préparation et bonne chance pour ce concours J

Bonjour monsieur Payet, J'ai 26 ans et une Licence Management du Sport, et malheureusement il m'est impossible de trouver un emploi, mis à part quelques petits jobs qui ne sont pas dans mon domaine. Je suis inscrit à Pole emploi, je fait de nombreuse démarche via internet et également par courrier et toujours rien. Que puis-je faire ? ou dois-je postuler ou écrire? Que faire ? Car à 26 ans il est temps de rentrer dans la vie active. Merci d'avance.

Bonjour,

La licence Staps Management du sport est souvent complétée par un diplôme complémentaire comme un master en communication par exemple. Par ailleurs, les postes en fédérations sportives ou en clubs sont souvent obtenus par le réseau : êtes-vous actif sur ce plan-là ? Ce serait une piste intéressante à creuser.

Ce qui est également important de préciser dans votre cas : où se situe votre expertise (et/ou votre envie ou encore vos talents) dans le sport : expertise commerciale ? financière ? marketing ? organisationnelle ? communication ? autre ? Pouvez-vous préciser ?

Préciser cela vous permettrait sans doute d’élargir le champ du possible : en contactant par exemple des agences dans le marketing sportif ou encore la rédaction d’un magazine ou d’un site Internet qui vend de l’espace publicitaire pour un magazine de football ou de golf. Vous seriez alors commercial tout en restant dans votre secteur de prédilection.

Ce que vous mettriez alors en avant n’est pas votre diplôme (qui est la base) mais votre appétence commerciale. Si en plus dans votre LM vous pouvez développer un discours particulièrement convaincant sur vos idées pour booster le chiffre d’affaires de votre interlocuteur, il y a de fortes chances pour que vous l’intéressiez.

Vous essayez et vous me dites ?

Sandrine : Bonjour Gilles PAYET, Moi je vous écris, car je suis reconnue "travailleur handicapé" (RQTH). J'ai suivi une reconversion dans la logistique comme préparatrice de commandes en entrepôt. J'ai commencé à travailler comme aide-magasinière durant 1 mois (CDD) puis en intérim en tant que préparatrice de commandes (durant 2 mois). Et là, mes douleurs sont apparues. Mon canal carpien est touché, j'ai consulté des médecins qui me déconseillent de me faire opérer. J'ai donc suis une nouvelle formation toujours à l'AFPA comme technicienne logistique en entreposage (que j'ai eu), car je ne voulais pas changer de domaine. Le problème, c'est que je n'ai pas d'expérience dans cette branche, car aucune entreprise veut me une chance. Alors, je recherche des postes comme magasinière, préparatrice de commandes.... Sans charges lourdes à porter. Mais les entreprises ont réticences à embaucher des handicapés. Alors, comment faire ? Cacher mon handicap ? Je sais plus, un an de chômage, ça commence à faire long. Merci pour votre réponse. Sandrine

Bonjour,

Beaucoup de sujets à la fois dans votre témoignage ! Bravo tout d’abord pour votre capacité à suivre ces formations et à décrocher les titres professionnels. Votre sujet de santé : peut-être auriez-vous intérêt à prendre avis auprès de plusieurs médecins vous valider le premier avis que vous avez eu ? Car ce point me semble quand même très bloquant pour la recherche de votre prochain poste.

Déclaration ou non de votre handicap ? Vous trouverez sur le sujet des avis divergents. Mon avis est relativement tranché sur le sujet. Vous n’avez selon moi aucun intérêt à déclarer votre handicap dans votre CV + LM + entretien tant que vous n’êtes pas embauchée.

Déclarer un handicap - même si l’on peut le regretter sur le fond - est un frein plutôt qu’un plus. Seule exception à cela : si vous postulez pour un poste ouvertement « handi-recruteur » c’est-à-dire si l’annonce précise son ouverture aux postes pour des personnes en situation de handicap et/ou si l’entreprise est ouvertement handi-recruteuse = vous avez identifié sur son site une rubrique dédiée à cela OU vous avez repéré qu’elle faisait partie des entreprises partenaires de l’Agefiph ou de l’Adapt. Dans ces situations, oui, indiquez dans votre CV (dans une rubrique « Autres informations ») la mention « RQTH ». Dans tous les autres cas, n’en parlez pas.