Viande de cheval : «Spanghero n’a pas à s’excuser parce que nous avons été trompés»
CRISE Barthelemy Aguerre, le président de Spanghero, la société de commerce de viande soupçonnée de fraude par Bercy, a tenu vendredi sa première conférence de presse...
Spanghero persiste et signe. Après les accusations portées jeudi par le gouvernement, le président de l’entreprise qui a vendu à Comigel de la viande de cheval étiquetée viande de bœuf au fabricant de surgelés Comigel, a répété vendredi devant la presse «qu’il ne savait pas en toute sincérité que la viande était du cheval».
Négligence, mais pas tromperie
«Je ne me sens pas responsable, je n’ai pas à m’excuser parce que j’ai été trompé», a expliqué le président du groupe, qui tenait une conférence de presse depuis son siège à Castelnaudary (Aude).
«Si il y a eu quelques négligences, il n’y a pas eu ni fraude ni tromperie», a-t-il martelé, assurant qu’il apporterait la preuve que la responsabilité «vient de l’amont de Spanghero», sans désigner clairement ni les traders chypriote et néerlandais, ni les abattoirs roumains qui lui ont expédié la viande de cheval.
Pour sa défense, le patron de Spanghero a répété que le code douanier utilisé pour indiquer que les palettes étaient de la viande chevaline n’était pas une «pratique utilisée dans le métier». «J’ai consulté des collègues qui travaillent dans l’import-export de viande et personne ne savait que ce code servait à identifier de la viande de cheval», a-t-il déclaré.
Il a également indiqué que Spanghero n’avait pas coutume d’ouvrir les palettes qui lui étaient adressées. «Nous avons commandé» du bœuf et nous l’avons considérée comme du bœuf», a-t-il expliqué, concédant avoir «fait trop confiance».
Inquiétudes sur l’avenir du groupe
Interrogé enfin sur l’identité du trader néerlandais Windmeijer Meat Trading qui a déjà été condamné début 2012 pour des faits similaires remontant à 2007, Barthelemy Aguerre a indiqué qu’il n’en avait pas connaissance avant ces jours derniers. «C’est un opérateur comme un autre sur le marché des traders et un trader historique qui fournit de la viande européenne».
Il a conclu en faisant part une nouvelle fois de son inquiétude pour l’avenir des 330 salariés du groupe, alors que Spanghero a vu son agrément sanitaire suspendu provisoirement pour une dizaine de jour dans l’attente de contrôles approfondis. «Les salariés se tiendront à leur disposition des inspecteurs ce week-end. Je pense que l’on peut encore avoir la confiance et avoir de nouvelles commandes mais si on tarde trop l’entreprise est en grand danger», a-t-il lancé à la presse, en pointant une nouvelle fois la responsabilité du gouvernement.