Viande de Cheval: «Spanghero savait que la viande destinée aux plats préparés était du cheval», annonce Benoît Hamon
SANTE Conférence de presse de présentation des résultats de l'enquête administrative menée pour déterminer les causes du scandale de la viande de cheval...
Benoît Hamon, dans une conférence de presse ce jeudi, qui présente les résultats de l'enquête administrative menée par la DGCCRF pour déterminer les causes du scandale de la viande de cheval, affirme que «la société Comigel (entreprise française, basée à Metz et spécialisée dans la fabrication de plats surgelés à marque de distributeur) aurait du relever les anomalies d'étiquetage ainsi que des anomalies de couleur et d'odeur de la viande».
A ses yeux, cette PME française s'est rendue coupable de «deux négligences en omettant des contrôles qu'elle aurait dû opérer dans son usine luxembourgeoise». «D'une part, l'étiquette n'était pas conforme à la législation française» puisqu'elle ne précisait que «viande origine UE» alors qu'elle aurait dû donner l'origine géographique précise du lieu d'élevage et d'abattage, a expliqué le ministre. «D'autre part, lors de la décongélation, elle aurait dû se rendre compte que la viande n'était pas de la même couleur que le boeuf», a-t-il poursuivi.x
Spanghero, le poids de la responsabilité
Le ministre délégué ajoute que «Spanghero (fournisseur de Findus) savait que la viande destinée aux plats préparés était du cheval». C'est donc la société Spanghero qui a, la première, mal étiqueté la viande vendue. Benoît Hamon a précisé que la société roumaine à laquelle Spanghero a acheté la viande de cheval - signalée comme telle par les codes douaniers et la «lettre de voiture» (contrat de transport de marchandises) - n'était pas en cause. Il n'y a «aucune raison de douter de la bonne foi de la société roumaine», ajoute-t-il.
L'Ania dans un communiqué officiel «confirme quʼil y a bien eu tromperie sur la marchandise. Lʼimportateur français ainsi que des intermédiaires financiers sont directement mis en cause par les enquêteurs. Lʼensemble de la filière est donc victime dʼune fraude sans précédent et doit désormais tout mettre en oeuvre pour que cela ne se reproduise plus.»
Les responsables présumés de ce circuit, qui porterait sur 750 tonnes de viande de cheval et aurait cours depuis plusieurs mois, encourent jusqu'à deux ans de prison pour tromperie et seront traduits, si le délit est avéré, devant un tribunal correctionnel, a dit le ministre.
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll accuse de son côté la société de trading chypriote. Il précise qu'il envisage de suspendre l'agrément sanitaire de la société Spanghero, qui lui permet de traiter de la viande, sans délai. Spanghero aurait réalisé un profit de 550.000 euros sur la période suscitée.