L'UFC-Que Choisir dévoile son plan de bataille pour 2013

CONSOMMATION L'Association de défense des consommateurs a présenté mercredi ses chantiers prioritaires pour l’année à venir...

Claire Planchard
Dans un supermarché à Clamart en région parisienne.
Dans un supermarché à Clamart en région parisienne. — DURAND FLORENCE/SIPA

Consommateur «vache à lait» avec la modulation «aveugle» des taux de TVA et la taxation excessive des biens culturels, consommateur «pigeon» avec le «bilan mitigé» de l’offre Free Mobile, ou consommateur «bouc émissaire» quand la cause consumériste est tenue responsable du chômage ou des délocalisations: c’est un bilan 2012 bien négatif qu’a dressé mercredi Alain Bazot, le président de l’UFC-Que Choisir. A la faveur de l’élection présidentielle, la classe politique a certes transformé le consommateur en «animal  politique» «mais ce n’est pas forcément celui qu’on attendait», a-t-il souligné prenant à parti le ministre délégué à la Consommation, Benoit Hamon, venu assister à la présentation de ses objectifs 2013 dans les luxueux salons de la maison de l’Amérique Latine dans le quartier de Saint-Germain à Paris.

Si l’UFC se félicite de l’inscription de l’action de groupe à l’agenda gouvernemental 2013, elle reste prudente: l’action de groupe à la française, «cette véritable arlésienne», reste encore entourée de «beaucoup de mystère», à commencer par ses formes et ses contours, a souligné Alain Bazot, rappelant le ministre Hamon à parole présidentielle d’aller «au-delà du seul champ de la concurrence».  Si la concurrence n’est pas incluse, cela réduirait la portée de la loi aux petits litiges et non aux préjudices de masse, a mis en garde Alain Bazot.

«2013, année de la régulation»

Pour œuvrer en faveur d’une consommation sécurisée au meilleur rapport qualité/prix, l’association entend aussi faire de 2013 «l’année de la régulation», en contribuant notamment à dynamiser le rôle des régulateurs institutionnels: la CNIL pour faire de la protection des données personnelles un «chantier prioritaire»; l’Arcep, le gendarme des télécoms «pour garantir un Internet neutre et sûr», notamment à travers un «vrai observatoire sur la qualité de l’Internet fixe et mobile»: ou encore la CRE, le régulateur de l’énergie, pour «garantir le juste prix» et «remédier à l’insécurité juridique entourant les tarifs du gaz et de l’électricité».

Pour mener à bien cet objectif, l’UFC-Que Choisir compte elle aussi jouer à plein son rôle de régulateur en modernisant son rôle: après le succès de son comparateur public sur les tarifs bancaires, l’association va multiplier ce type d‘observatoires publics, notamment sur les grandes surfaces et les contrats d’assurance emprunteur. A l’image de certains ses homologues étrangers, l’UFC «réfléchit aussi  à son rôle d’intermédiaire permettant de proposer aux consommateurs des offres économiquement attrayantes et juridiquement sécurisées dans des secteurs stratégiques pour le budget du consommateur». Un nouveau défi pour agir sur l’offre des marchés, à la source.

>> Lire les explications d'Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir