Fixes, flottants ou permanents… Les soldes ont-ils encore une raison d'être?
CONSOMMATION Difficile pour les consommateurs de s'y retrouver. Le gouvernement pourrait bientôt trancher...
Les soldes d’hiver sont un véritable rendez-vous des Français avec les commerçants, après Noël et pour préparer le printemps. Faut-il cependant préserver le système français en l’état (deux fois cinq semaines dans l’année, plus deux semaines de soldes flottants à la discrétion du commerçant) ou le ramener à deux fois six semaines fixes comme avant 2009? Ou encore l’ouvrir tout au long de l’année comme le font certains pays comme l’Angleterre ou les Etats-Unis?
La tradition des soldes fixes, gagnante pour le consommateur et le commerçant?
«Les soldes fixes sont une vraie puissance, explique Alexandre de Lamarzelle, directeur général de rueducommerce.com. «Pour nous, le premier jour de l’ouverture des soldes d’hiver est un jour clé. Nous allons d’ailleurs battre aujourd’hui notre record d’entrées en une journée, soit 1 million de visiteurs», analyse-t-il.
«Deux périodes de soldes identiques pour tout le monde permettent de bénéficier d’un coup de projecteur médiatique collectif autour de ces événements commerciaux. C’est beaucoup plus valorisant que d’organiser des soldes flottants tout seul dans son coin», poursuit Boris Saragaglia, le PDG de Spartoo.
«Nous sommes également pour le maintien des deux semaines de soldes flottants», ajoute Alexandre de Lamarzelle. En revanche, l’e-commerçant Sarenza s’y oppose, pour deux raisons, explique Stéphane Treppoz, son patron: «C’est troublant pour le consommateur qui ne sait plus quand acheter et cela déstabilise les 10.000 petits magasins en France». Et Boris Saragaglia d’ajouter: «Sans soldes flottants, le consommateur y verrait plus clair sur la politique de prix des distributeurs et ne serait pas amené à croire qu’il peut bénéficier de prix barrés toute l’année».
Les soldes permanents, c’est non… ou presque
Il en va de même pour des soldes tout au long de l’année. «Ce serait une erreur. C’est un problème sociétal: faire le choix de l’emploi dans ces magasins qui ne pourraient pas suivre le rythme d’Internet ou celui du pouvoir d’achat à court terme», poursuit Stéphane Treppoz.
Pourtant, plusieurs profitent de la Toile pour offrir des ventes privées ou des pré-soldes. «Nous sommes en prix bas toute l’année et les web-acheteurs peuvent faire des affaires toute la semaine, même si les soldes restent des périodes stratégiques», illustre Amandine Perot, directrice marketing de Showroomprive.com. De mauvais augure pour les magasins «physiques», touchés en plus pour certains par la concurrence des pays limitrophes.
Si la crise est un facteur à prendre en compte, l’engouement pour les soldes sera d’ailleurs moins fort que les années précédentes cet hiver, à cause notamment des soldes flottants, assure une enquête Harris Interactive pour Sarenza. Cette dernière révèle ainsi que les Français ne seront que 48% à profiter de la période car 15% estiment qu’avec les promotions qu'il y a en permanence toute l'année, ils n’ont plus besoin de faire les soldes. 59% préfèrent toutefois les soldes traditionnels d’été ou d’hiver.
Le gouvernement à la manœuvre
Le gouvernement pourrait peut-être leur donner raison. La table ronde sur l'avenir des soldes flottants se tiendra «fin février», a indiqué mercredi la ministre du Commerce, Sylvia Pinel. «Nous avons reçu deux rapports qui se contredisent, l'un disant que le système était efficace, l'autre non». A l’image du débat chez les professionnels.
>> Et vous, quel type de soldes préférez-vous? Dites-le nous dans les commentaires ci-dessous ou à reporter-mobile@20minutes.fr