Téhéran, Iran, 11 février 1979. Un mollah dans une berline le jour de la victoire de la révolution islamique. — ABBAS/MAGNUM PHOTOS
Le nouvel album de l’ONG Reporters sans frontières pour la liberté de la presse sort le 9 mars 2023 en kiosque. Dans cette édition, c'est l'immense photojournaliste franco-iranien Abbas (1944-2018), membre de l'illustre agence Magnum, qui est à l'honneur. Un voyage en Iran, en Afrique du Sud, au Biafra, en Irlande du Nord, ou encore en Afghanistan et tout autour du monde avec le photographe qui disait « écrire avec la lumière ».
Fondée en 1985, Reporters sans frontières œuvre pour la liberté, l’indépendance et le pluralisme du journalisme partout sur la planète. Les bénéfices des ventes des albums seront intégralement reversés à l’association.
Hamanskraal, Afrique du Sud, 1978. Le colonel S.J.Malan, directeur de l’école de police pour les Noirs, avec ses élèves. — ABBAS/MAGNUM PHOTOS
Abbas Attar est né le 29 mars 1944 à Khash en Iran. Il passe son enfance en Algérie avant d’émigrer en France. Il décède en 2018 à Paris, à l’âge de 74 ans.
Le Caire, Egypte, 1er octobre 1970. Une famille pleure la mort du pré́sident Gamal Abdel Nasser. — ABBAS/MAGNUM PHOTOS
Après des débuts professionnels comme journaliste pour le journal Le Peuple en Algérie, il se dirige vers le photojournalisme dans les années 1970. Membre de l’agence Sipa, de 1971 à 1973, puis de Gamma, de 1974 à 1980, il rejoint ensuite l’agence Magnum Photos.
Région de My Tho, sud Viet Nam, 1972. Un soldat de l’armée sud-vietnamienne s’appuie sur une voiture américaine. — ABBAS/MAGNUM PHOTOS
Entre 1970 et 1978, ses reportages sur les conflits politiques et sociaux (Biafra, Vietnam, Chili, Afrique du Sud) sont publiés dans les grands magazines internationaux.
Pristina, Kosovo, 1999. Un jeune Kosovar fume parmi les ruines causées par les bombardements de l’OTAN, qui ont forcé le régime serbe de Slobodan Milosevic à évacuer la province. — ABBAS/MAGNUM PHOTOS
Il couvre également les tensions en Irlande du Nord, ou la guerre au Kosovo à la fin des années 1990.
Téhéran, Iran, 11 février 1979. Un mollah dans une berline le jour de la victoire de la révolution islamique. — ABBAS/MAGNUM PHOTOS
En 1978, il retourne en Iran, son pays d’origine, pour couvrir la révolution islamique.
Téhéran, Iran, 11 février 1980. Lors des célébrations du premier anniversaire de la révolution islamique, un jeune homme s’est évanoui dans la foule dense. — ABBAS/MAGNUM PHOTOS
Une large partie de l’album est consacrée à sa couverture photographique de l’événement. « J’ai couvert les manifestations pro-Shah avec la même rigueur professionnelle que les manifs pro-Khomeiny. Il est vrai que je n’étais pas un simple témoin comme la plupart des journalistes, j’étais impliqué ». Un passage qui renvoie à l’actualité aujourd’hui en Iran.
Téhéran, Iran, juin 2001. Un café́ chic. — ABBAS/MAGNUM PHOTOS
Après un exil de dix-sept ans, il y retourne en 1997 et publie en 2002 Iran Diary, un regard critique sur l’histoire de son pays.
Mexico, Mexique, 1er novembre 1984. Une petite fille joue avec des crânes, qui font partie du rituel du Jour des Morts. — ABBAS/MAGNUM PHOTOS
Au début des années 1980, ayant besoin de prendre du recul par rapport à son expérience en Iran, Abbas voyage au Mexique. Ses images donnent lieu à Return to Mexico, Journeys beyond the Mask.
Pour Abbas, la photographie est une affaire de « moments suspendus ». Le photographe doit saisir l’instant précis qui passera l’épreuve du temps.
Région d’Ipoh, Malaisie, 1987. Ecoliers de la secte soufie al-Arqam. — ABBAS/MAGNUM PHOTOS
A partir de 1987, il commence un travail sur la résurgence de l’Islam et de la spiritualité, qu’il élargit par la suite à l’ensemble des religions.
Jérusalem, Israël, 2016. La secte juive des Belz célèbre Pourim avec un tish, une part symbolique de pain et de poisson, dans une grande salle en forme de stade sous leur synagogue. — ABBAS/MAGNUM PHOTOS
Jusqu’à la fin de sa vie en 2018, Abbas travaille sur la dynamique des religions qui remplacent parfois les idéologies politiques.