Si les fanfares nous font tant vibrer, c’est parce que « c’est l’esprit de la fête à l’état pur, sans chichi »
VOTRE VIE, VOTRE AVIS A l’occasion du retour du génial Festival des fanfares, ce samedi soir, à Montpellier, « 20 Minutes » a donné la parole à des aficionados de ces formations ultrafestives
- Ce samedi soir, c’est le retour du très attendu Festival des fanfares, à Montpellier.
- A cette occasion, 20 Minutes a demandé à des fans de fanfares et à des musiciens d’expliquer l’incroyable pouvoir de ces formations ultrafestives.
- « Energie folle, simplicité, musiciens accessibles, pas ou peu de scène ». Pour Jonathan, c’est ça, les fanfares. « L’esprit de la fête à l’état pur, sans chichi. » Pour Manue, musicienne au sein des Kadors, les fanfares, « ça vous retourne au coin de la rue. On entend des morceaux comme on ne les a jamais entendus ».
Les fanfares, ça fait, toujours, un effet bœuf. Quand les cuivres et la grosse caisse résonnent, on est nombreux à s’enjailler comme jamais. A l’occasion de la très prisée Fête des fanfares, ce samedi soir, à Montpellier (Hérault), on vous a demandé pourquoi ces arrangements ultrafestifs vous mettaient, à chaque fois, en transe.
Il y a ceux qui ne l’expliquent pas, comme Magalie. « Je ne sais absolument pas dire pourquoi. Je n’ai aucun souvenir d’enfance avec des fanfares… Mais c’est systématique, il suffit que j’en voie une approcher ou que j’en entende une au loin, pour avoir tout de suite le smile. Ça suffit à refaire ma semaine ! », confie cette lectrice, qui se souvient avoir applaudi une fanfare à Nantes, qui jouait du Abba. « C’était extraordinaire ! » Pour Céline, si les fanfares ont un tel pouvoir, c’est parce que « le son vibre fort, avec les cuivres ». « On ressent la musique dans tout le corps », confie-t-elle. « Dernièrement, j’ai entendu jouer Le Premier Jour (du reste de ta vie) d’Etienne Daho, alors que je traversais la rue. Je me suis arrêtée et j’ai fait demi-tour pour pouvoir écouter le morceau en entier ! »
Les fanfares, « ça nous retourne au coin de la rue »
Manue est, elle aussi, une inconditionnelle de ce son si singulier. « Ça vient des costumes, d’une chorégraphie, d’un arrangement… Ou d’autres choses ! », confie cette Montpelliéraine. « Les fanfares, ça vous retourne au coin de la rue. On entend des morceaux comme on ne les a jamais entendus. Les fanfares font apparaître des voix musicales qu’on ne percevait pas dans le morceau original. Et on se met à aimer des morceaux qu’on pensait ne jamais pouvoir aimer. Par exemple, j’adore Johnny Hallyday joué par des fanfares. J’aime tellement que ça me l’a fait aimer en vrai de vrai, au final ! »
Manue est même passée de l’autre côté : elle est devenue musicienne, dans les Kadors, l’une des formations qui organisent le Festival des fanfares, à Montpellier. « C’était mon premier Festival des fanfares, en 2001. Je passe de fanfare en fanfare, je me régale, et puis, brusquement : les Kadors ! Là, c’est le gros flash. Je me suis dit "Je veux faire ça !". Six ans plus tard, je faisais partie de la famille. » Jonathan est lui aussi fou des reprises cuivrées. Chaque week-end de l’Ascension, il sillonne Brest, pour sa Fête des fanfares. « Energie folle, simplicité, musiciens accessibles, pas ou peu de scène, pas ou peu d’électricité, pour Jonathan, c’est ça, les fanfares. Pour moi, c’est l’esprit de la fête à l’état pur, sans chichi, sans grosse tête et sans gros enjeux financiers. »
« C’est la forte mixité de styles qui attire les spectateurs, de Johnny à Avicii ! »
Vanessa chausse, aussi, ses claquettes, quand les fanfares résonnent. « Comme celles de Prom’Aude, à Lézignan-Corbières » (Aude), confie-t-elle. « Les fanfares, ça colle des frissons, assure-t-elle. On est tous là, rassemblés, en plein air, et c’est bientôt l’été. C’est un élan qui nous appelle à danser. Et à sourire. » Stéphane, lui, raffole des bandas du Sud-Ouest. Elles « font vraiment jubiler, et donnent l’envie de se trémousser ! », confie ce saxophoniste. Mathew, de son côté, était trompettiste, dans une banda. C’est une musique, explique-t-il, « fédératrice et intergénérationnelle. Et c’est surtout la forte mixité de styles qui attire les spectateurs… J’ai joué du Johnny Hallyday et du Avicii ! »
Marie-Thérèse, elle aussi, a joué dans une fanfare, avec sa sœur et son père, dans les années 1960, en Seine-et-Marne. « C’est toute mon enfance », confie cette Francilienne, qui était au tambour. « C’était de la joie, tout au long de notre route. Les fanfares font sourire, font briller les yeux de tout le monde. C’est un moment de communion. C’est un moment de bonheur simple. » Les fanfares, « c’est la vie », s’emporte même Michel.
« Nous sommes au sol. Il n’y a pas de scène ou presque »
Cécile Cazals, présidente de l’association l’Arc-en-ciel des faubourgs, qui organise le Festival des fanfares à Montpellier, joue de la grosse caisse au sein des Kadors. Pour cette musicienne, si les fanfares ont autant de succès, c’est sans doute parce que « ce que donnent les fanfares, le public le reçoit au centuple ! », confie-t-elle. « Que ce soit une fête municipale, une fête privée, un enterrement, un mariage… C’est toujours magique. »
Sans doute, aussi, parce que les fanfarons, les musiciens des fanfares, sont « accessibles », poursuit la musicienne. « Accessibles au partage, à l’invitation, à la discussion… Nous sommes au sol. Il n’y a pas de scène ou presque. Et quand il y en a une, on n’aime pas forcément ça. On aime être au cœur des gens. » Et pour les musiciens eux-mêmes, aussi, les fanfares ont un pouvoir extraordinaire. Jouer leur file, à chaque fois, une patate pas possible. « Entre nous, ça nous fait du bien, aussi, poursuit Cécile Cazals. Ça nous porte. Ça nous transporte. On est transcendés par nous-mêmes ! »
Le Festival des fanfares a eu lieu ce samedi (dès 19 heures), dans les quartiers Boutonnet et Beaux-Arts, à Montpellier. Entrée libre. Tout le programme, c’est ici.