La «Lambada»: Derrière le tube de l'été se cachait un plagiat

MUSIQUE Cette chanson interprétée par Kaoma a été créée en réalité par un groupe bolivien, sous le titre « Llorendo, se fue »…

F.R.
A là Fête de l'Huma, en 1989, un homme et une femme dansent la «Lambada».
A là Fête de l'Huma, en 1989, un homme et une femme dansent la «Lambada». — SCHWARTZ PIERRE/SIPA

Vous gardez peut-être des souvenirs chaleureux de la Lambada. Des minutes de danse lascive pendant les soirées campings, des paroles chantées en yaourt lors des boums, des images d’un clip qui vendait du rêve (et de l’Orangina)…

Mais le tube interprété par Kaoma, dont la chanteuse Loalwa Braz a été retrouvée morte ce jeudi dans une voiture incendiée, a une histoire peu reluisante.

La Lambada a cartonné en 1989 – plus de 1,5 million d’exemplaires du disque se sont écoulés en France – mais le scandale a éclaté en 1990 : cette chanson est un plagiat. Au départ, il y a Llorendo se fue, créée par le groupe bolivien Los Kjarkas.

Un morceau repéré quelques années plus tard par Olivier Lorsac, un producteur français qui décide de reprendre la mélodie et de troquer les paroles en espagnol par un texte en portugais. Il dépose le tout à la Sacem, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, sous le pseudonyme de Chico d’Oliveira et sans jamais prévenir les auteurs de la chanson originale. Il forme ensuite un groupe composé d’artistes d’horizons différents : Kaoma est né, prêt à arpenter le globe et les plateaux télés pour entonner « Chorando se foi quem um dia só me fez chorar… ». Le succès de 1989.

Poursuites en justice

Cela n’est évidemment pas passé inaperçu aux yeux et aux oreilles des frères Gonzalo et Ulises Hermosa, les fondateurs de Los Kjarkas, qui ont porté l’affaire devant les tribunaux. La justice a logiquement donné raison, en 1991, aux créateurs de l’œuvre originale et leur permet de mettre la main sur les quelque 6 millions de francs (1,3 millions d’euros environ) de droits d’auteurs que d’autres avaient perçu à leur place.

Aussi, c’est bien davantage Llorando se fue que la Lambada que Jennifer Lopez a samplé dans On The Floor.