«Une métaphore de la décrépitude de la société»
Artiste. Pourquoi avoir créé une volière de pigeons «mangeurs d’hommes»? C’est parti d’une anecdote. Enfant à Sarcelles, je me suis évanoui dans la cour de l’école. Quand j’ai repris connaissance, les pompiers m’ont demandé si j’avais vu les oiseaux ! Ne connaissant pas cette expression populaire, je n’ai pas compris ce qu’ils voulaient dire. Du coup, j’ai grandi avec cette phobie des oiseaux. Que signifie ce titre, Flying Rats ? C’est le nom donné aux pigeons aux Etats-Unis. Ils sont propres quand ils vivent dans les falaises. Ceux des villes, bourrés de maladies, constituent une dégénérescence de la race. La volière est une métaphore de la décrépitude de notre société, où l’homme crée des choses qu’il ne maîtrise plus. Cette oeuvre, c’est pareil : elle est sous l’emprise des pigeons... Comment va-t-elle évoluer ? Les premières sculptures ont été dévorées en une semaine. On verra bien ce qu’il restera fin décembre... Recueilli par Marc Héneau