Nantes : Pas de nouvelle créature pour la réouverture des Machines de l’île cette année

RETOUR SANS LE FUTUr L’incontournable site touristique et culturel nantais rouvre samedi dans un contexte inhabituel, compte tenu des incertitudes qui pèsent sur son projet phare, celui de l’Arbre aux hérons

F.B.
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L'araignée géante avait rejoint la Galerie des machines en 2016.
L'araignée géante avait rejoint la Galerie des machines en 2016. — S.Salom-Gomis/Sipa
  • Après une pause d’un mois, les Machines de l’île rouvrent le 4 février au grand public.
  • Contrairement aux années précédentes, aucune nouvelle créature ne sera dévoilée.
  • Le projet phare d’Arbre aux hérons, que Nantes métropole ne veut plus financer, pourrait peut-être voir le jour avec des fonds privés.

Fourmi, poisson-coffre, araignée, colibri, oies sauvages, paresseux, parade amoureuse des oiseaux, caméléon, nuée de papillons… Les nombreux fans des Machines de l’île s’étaient habitués à découvrir, chaque année, en février, une nouvelle créature mécanique à l’occasion de la réouverture du site touristique et culturel nantais. Ce ne sera pas le cas cette fois-ci. Les trois attractions des Machines (Grand éléphant, Carrousel des mondes marins et Galerie des machines) rouvriront bien leurs portes aux visiteurs dès samedi mais, dans un contexte tourmenté depuis le renoncement de Nantes métropole à financer l’ambitieux projet d’Arbre aux hérons, la direction a choisi de miser uniquement sur la « grande rénovation » de son carrousel pour communiquer sur sa rentrée annuelle.


Le Carrousel des mondes marins a fait l'objet d'une grande rénovation.
Le Carrousel des mondes marins a fait l'objet d'une grande rénovation. - F.Brenon/20Minutes

« Le Carrousel des mondes marins a 11 ans, il est exposé aux UV, aux intempéries, il a accueilli près de 2,5 millions de visiteurs, rappelle Pierre Oréfice, directeur des Machines de l’île. Il avait absolument besoin d’une grande maintenance. Si on en prend soin comme il faut, il pourra tenir un siècle. » Le chantier, qui avait entraîné la fermeture du manège géant pendant trois mois l’an passé, s’achèvera cette année.

« Ce serait une erreur de ne pas renouveler la Galerie »

Attraction la plus visitée du site, la Galerie des Machines, elle, reste entièrement tournée vers la perspective incertaine de la construction de l’Arbre aux hérons. Les quinze créatures qui y sont présentées ont en effet toujours vocation à peupler l’éventuel futur arbre. « La cohérence de la galerie, c’est l’Arbre aux hérons. On ne va pas changer le récit, ça n’aurait pas de sens », justifie Pierre Oréfice. Il faut dire que, si Nantes métropole a finalement préféré tourner le dos à l’Arbre aux hérons, la CCI de Nantes-Saint-Nazaire tente de sauver le projet à l’aide de fonds privés. « Pour nous, le projet n’est pas mort », réaffirme le directeur des Machines, qui ne souhaite toutefois pas en dire plus « pour le moment ». Une prise de parole du président de la CCI, Yann Trichard, et de la présidente de la métropole, Johanna Rolland, pourrait intervenir à la fin du mois, indique Pierre Oréfice. Ce dernier a également annoncé ce mercredi son départ en retraite fin 2023.



En attendant, compte tenu d'un avenir flou et du refroidissement des relations entre les auteurs des Machines et Nantes métropole, aucune nouvelle créature n’a été commandée avec la collectivité pour la Galerie. « Il n’y a pas de décision prise à ce stade, confirme Pierre Oréfice. Mais ce serait une grave erreur de ne pas renouveler l’offre dans la Galerie et même dans le Carrousel. Le nerf de l’attractivité du site, c’est le renouvellement de son contenu. » Ce ne sont pas les idées qui manqueraient, le cas échéant. « On en a en permanence en tête. Avec François [Delaroizière], on a notamment réfléchi à un pic-vert. »

Les visiteurs toujours au rendez-vous

Ce drôle de contexte ne semble, en tout cas, pas nuire à l’intérêt que le grand public porte pour les Machines de l’île. En 2022, plus de 677.000 visiteurs ont été comptabilisés sur l’ensemble du site, malgré la fermeture pour trois mois du Carrousel et la persistance de jauges limitées par la situation sanitaire. « Sans ça, on aurait battu le record de 2019 », estime Pierre Oréfice. Certains après-midi, la durée d’attente aux guichets dépasse allègrement une heure. Pour y remédier, et répondre à une demande du personnel, les Machines ouvriront dès 10 heures le matin pendant les vacances scolaires.

Quant aux tarifs, ils vont évoluer à la hausse « en raison de l’inflation » : le plein tarif passe ainsi de 8,50 euros à 9,50 euros pour visiter la Galerie ou effectuer un tour d’éléphant, de 8,50 euros à 9 euros pour profiter du Carrousel des mondes marins. « On n’avait pas bougé les prix depuis 2017. Ça devenait intenable pour le budget », explique Pierre Oréfice. Le fonctionnement des Machines de l’île est autofinancé à 80 %. Le complément financier est versé par la métropole.