Marseille : A quoi vont servir les 22,5 millions que l’Etat investit dans la filière cinéma

CA TOURNE La ministre de la Culture a annoncé investir 22,5 millions d’euros dans quatre projets visant à développer les tournages de films et séries à Marseille dans le cadre du plan Marseille en grand

Mathilde Ceilles
Illustration d'un tournage à Marseille
Illustration d'un tournage à Marseille — Rancoule / 20 minutes
  • La ministre de la Culture a officialisé ce lundi l’engagement financier de l’Etat pour la naissance de quatre projets à Marseille visant à développer la filière cinéma dans la deuxième ville de France.
  • Les 22,5 millions d’euros engagés serviront entre autres à l’ouverture d’un site dédié à la logistique des tournages, permettant ainsi le stockage de décors et costumes.
  • La ministre de la Culture officialisera en mai prochain l’ouverture de nouveaux studios de tournage à Marseille et ses alentours, conformément aux annonces d’Emmanuel Macron dans le cadre du plan Marseille en grand.

C’était un des engagements pris par le président de la République dans le cadre du plan Marseille en grand annoncé en septembre 2021 au Pharo à Marseille. Ce lundi, la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak a signé un protocole d’accord, entre l’État et les collectivités, pour financer quatre projets visant à développer la filière cinéma à Marseille, qui est aujourd’hui la deuxième ville de France en matière de jours de tournage. 20 Minutes revient sur cette initiative annoncée dans le cadre du plan Marseille en grand.



Quels sont les projets ?

Quatre projets sont financés par l’Etat, en partenariat avec les collectivités territoriales, pour une enveloppe totale de 22,5 millions d’euros. Le premier projet, d’une valeur d’un million d’euros, consiste en la création d’une base logistique d’accueil des tournages de cinéma. Situé boulevard Capitaine Gèze dans les quartiers nord de Marseille, cette plateforme logistique sera gérée par l’association Arts. La mise en place de cette structure offrira aux équipes de tournage un espace pour les ateliers pour la fabrication et le stockage des décors et des costumes. Il permettra également de proposer à ses équipes des parkings et des bureaux pour la production ou les castings. Les travaux commenceront ce mois-ci pour une ouverture prévue l’été prochain.

Conformément aux annonces du président de la République, l’Etat s’est par ailleurs engagé dans le financement d’une école Cinéfabrique, sur le modèle de celle déjà existante à Lyon. Cette formation entièrement gratuite sur trois ans vise à ouvrir les métiers du cinéma et de l’audiovisuel à la mixité sociale. Dès la rentrée s’est ouverte dans ce cadre une classe d’orientation et de préparation en face du Pôle média de la Belle de Mai, connu notamment pour avoir abrité pendant des années les studios et les bureaux de la série Plus belle la vie.

La modernisation de ce Pôle Média est d’ailleurs le troisième projet dans lequel l’État investit à hauteur de 1,5 million d’euros. Enfin, avec les cinq millions restants, la ville de Marseille va accueillir une antenne de la Cinémathèque française. Cette structure, située dans le XIIe arrondissement de Paris, vise à conserver et restaurer des milliers de films et autres objets liés au patrimoine cinématographique français. Ce site proposera des projections, des expositions et des actions culturelles et éducatives.

Quid du projet de « grands studios de la Méditerranée » ?

Afin d’attirer davantage de professionnels dans une ville déjà très attractive en la matière, le président de la République de Marseille avait promis l’ouverture de grands studios de la Méditerranée, « qui permettront d’avoir l’infrastructure pour le tournage de grands films et de grandes séries, pour avoir les techniciens pour le faire, et les écoles qui permettent de les former ». Un an et demi plus tard, le scénario qui se dessine est moins l’ouverture d’un seul et même espace pour accueillir les tournages que la création de plusieurs disséminés dans la ville.

Parmi eux se trouverait la reconversion de l’usine Saint-Louis Sucre, dans les quartiers nord de Marseille. Cette récente friche industrielle depuis la fermeture du site pourrait accueillir 4,5 hectares de studios de cinéma et de formations. Le projet est porté par Olivier Marchetti, directeur de Provence Studios, un important studio de tournage à Martigues qui a accueilli des films comme Taxi 5, les Tuche 2 ou encore Titane, Palme d’or du festival de Cannes en 2020.

La création de ces nouveaux espaces de tournage sera officialisée lors d’une visite au printemps prochain de la ministre de la Culture. « Il y aura une étape 2, promet Rima Abdul-Malik. Cette étape, ce sera la sélection des projets qui sont en train d’être examinés par un comité d’experts indépendants dans le cadre d’un appel à projet national Grande fabrique de l’image du plan France 2030 et la Caisse des dépôts en lien avec le Centre national. »

Ce comité d’experts indépendants est présidé par le réalisateur marseillais Cédric Jimenez, connu notamment pour son film Bac Nord, et la créatrice de jeux vidéo Muriel Tramis. Et sur les 170 projets déposés, plus d’une quarantaine de dossiers de studios et d’organismes de formation ont été déposés pour des projets localisés autour de la Méditerranée, selon un communiqué de la préfecture des Bouches-du-Rhône.

Et après ?

Ce lundi, en marge de la signature du protocole d’accord en préfecture, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Renaud Muselier a annoncé la création au sein des Docks des Suds une cité régionale du cinéma, qui regrouperait la Cinéfabrique, la Cinémathèque et d’autres projets encore à l’étude en un seul et même espace. « Les orientations et priorités programmatiques de ce projet seront précisées par la Région durant les prochaines semaines », indique la préfecture dans un communiqué. Selon les déclarations de la ministre de la Culture, ce projet pourrait voir le jour à l’horizon 2026.