Le Maroc veut redorer son image

Stéphane Leblanc
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Ridley Scott a tourné Kingdom of Heaven au Maroc et l'a projeté au Festival de Marrakech.
Ridley Scott a tourné Kingdom of Heaven au Maroc et l'a projeté au Festival de Marrakech. — LILO/SIPA

   Martin Scorsese (Kundun), Ridley Scott (Kingdom of Heaven), Oliver Stone (Ale­xandre), tous sont d'accord. « Le Maroc est un magnifique lieu de tournage», comme vient encore souligner cette semaine Claudia Cardinale, à laquelle le Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan rend hommage. Le Maroc accueille ainsi chaque année entre vingt et trente tournages étrangers.
  Jusqu'au début des années 2000, peu de mesures avaient pourtant été prises pour favoriser ce phénomène. Mais face aux retombées économiques (40 millions d'euros en 2007) et à la concurrence du voisin tunisien, le Centre cinématographique marocain a défini une politique incitative à l'intention des producteurs étrangers : exonérations fiscales, facilités douanières et administratives. 

 Un vrai vivier de jeunes cinéastes
Depuis dix ans également, le Festival international de Marrakech sert de vitrine à cette politique culturelle. Créé par le roi Mohamed V, il accueille chaque soir « 30 à 50 000 personnes sur la place Djemala el-Fna », s'enorgueillit son directeur artistique Bruno Barde, qui évoque aussi les retombées nationales : « Quinze à vingt films marocains produits par an, la création d'une école de cinéma et de nouveaux studios remarquablement équipés à Marrakech ou Ouarzazate. »
  Mais si le Maroc s'est pourvu d'un système d'avance sur recette, comme en France, et détient un vrai vivier de jeunes cinéastes et producteurs, l'industrie piétine faute d'argent pour financer les projets les plus ambitieux. Car le public déserte inexorablement les salles de cinéma, qui ferment les unes après les autres, au profit de la télévision et de la diffusion des films en DVD licites ou piratés.