Rendez-vous avec la lumière pour Yuri Buenaventura
Si, en France, les cours de salsa affichent complets, c'est à cause de lui et de sa reprise chaloupée de Ne me quitte pas, en 1996. Yuri Buenaventura sortait, dans la foulée, Herencia Africana, premier disque d'or latino en France. Depuis, albums et tournées se sont enchaînés à un rythme effréné. Ces dernières années, Yuri Buenaventura était tombé dans une salsa de performance, toujours plus rapide, plus virtuose.
« A un moment de son existence, il faut s'attendrir, faire confiance. Mon nouvel album, Cita con la luz, raconte ça, un rendez-vous avec la lumière. Dans ma vie d'avant, je faisais beaucoup la fête... » Trop ? « Je me suis calmé, pour survivre. Je vis aussi pour ce sentiment inconscient et explosif qu'apporte la fête. Mais il n'y a pas que ça dans la vie... »
Plus tendres et nostalgiques, les nouvelles chansons de Yuri Buenaventura respirent la vie, dans ses failles, ses détresses et ses instants de joie intense, aussi. « En France, la salsa est faite pour s'amuser et danser, et c'est tout. Ça m'attriste... Je me sens une responsabilité vis-à-vis de la France, je devais transmettre les autres façettes de la salsa. » Rumba, bossa, folk ou hip-hop, Yuri Buenaventura s'est ouvert à de nouvelles musiques, mais aussi à de nouvelles voix. Parmi quatre titres en duo, on retient Te Fuiste où le chant d'Olivia Ruiz donne un cachet rétro à un mambo mélancolique. « J'aimerais lui produire un album de vieux boléros. Elle a le timbre et le caractère pour ça. » En attendant, le chanteur repart avec un nouvel orchestre, « des gens biens, solides », pour une tournée marathon : « Je dis des choses importantes pour moi dans ces chansons. J'ai le trac de mes capacités et peur de ne pas être compris. Je me sens prêt mais pour moi, c'est nouveau. » ■