Anthony Delon: «Frank Sinatra m'a dit de ne pas m'approcher de Stéphanie de Monaco»

INTERVIEW Il sort un livre sur sa vie...

Recueilli par Alice Antheaume
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Anthony Delon
Anthony Delon — SIPA

Dans son livre, «Le premier maillon» (éd. Michel Lafon, 18,95 euros), Anthony Delon raconte tant d’épisodes de sa vie qu’on pense qu’il est prêt à se livrer à n’importe quel journaliste. Erreur. En fait, l’acteur, bientôt 44 ans, élude les questions qui le gênent. Sur son père notamment. En revanche, pour parler de bouddhisme, il est intarissable. Interview.


Dans votre livre, vous racontez avoir pété les plombs à Los Angeles il y a deux ans. A quoi cela était dû?

C’est une maladie qui s’appelle de l’anxiété généralisée. Ce «pétage de plomb», comme vous dites, est arrivé sans crier gare. J’ai pris un taxi, j’ai senti que je manquais d’air. J’ai voulu sortir, je me suis retrouvé genoux à terre à pleurer sur le trottoir. Puis j’ai eu des crises d’angoisse, d’agoraphobie et le cardio qui monte à 160 quand je fais du vélo… C’est le corps qui lâche! Avant cela, je pensais que ma machine était si bien huilée que rien ne pouvait m’ébranler, tant j’avais bâti un mur entre mes émotions et moi pour me protéger de la violence psychologique pendant mon enfance. 


De quelle violence psychologique parlez-vous? Cela a un rapport avec votre père?

Ça, je ne veux pas le dire. Je ne fais pas du Zola dans mon livre, je me pose juste la question du bagage que chacun porte.


Vous avez eu une liaison avec Stéphanie de Monaco. Ce qui vous a valu une rencontre improbable avec Frank Sinatra. Pouvez-vous raconter?

J’avais 20 ans, je sortais de prison et j’avais une petite aventure avec la princesse Stéphanie. Notre relation, qui a duré un mois, dérangeait son père, le prince Rainier. Alors il a demandé au parrain de sa fille, Frank Sinatra, de me remonter les bretelles. C’était dans le hall d’un boite de nuit, il avait demandé à me voir. Je ne savais pas pourquoi, même si je me doutais bien qu’il n’allait pas me demandait de faire un duo avec lui. Il était avec une espèce d’armoire normande et m’a dit, en anglais, «stay away from her», ne t’approche pas d’elle. Une heure après, je la retrouvais, on s’en fichait.


La presse people vous a prêté des relations avec Brooke Shields et d’autres. Aujourd’hui, les tabloïds ont-ils arrêté de vous courir après?

La presse people ne m’emmerde plus puisque je ne vais pas aux endroits où l’on se montre, comme Saint Tropez ou Ibiza. Et par ailleurs, j’ai beaucoup de connexions, dont un ami qui efface les photos de moi prises par des paparazzis que pourraient acheter les médias.


Quelles photos a-t-il effacé?

Des photos prises pendant mes vacances cet été. Mais il n’y avait rien de scandaleux: elles n’auraient pas fait la couverture de «Voici», juste l’intérieur d’une page peut-être…


Vous n’êtes donc pas le père de l’enfant de Rachida Dati?

Non.


Pourquoi écrire ce livre maintenant?

C’est ma fille aînée qui me l’a demandé, lorsqu’elle avait 11 ans. Tous les soirs, elle me disait: «Tu peux me raconter une histoire sur ta vie?». Ça a duré des mois. Un jour, elle a pris un cahier, elle a rayé la marque et écrit à la place «pour raconter des histoires» et me l’a donné. Dans cette société de communication assourdissante, où on ne peut pas aller pisser sans recevoir un mail ou un sms, je n’ai jamais eu cette démarche de comprendre. Elle, si. 


Vous écrivez dans votre livre que les critiques vous trouvaient «trop beau», que cela «déstabilisait leur casting». Vous avez pris le melon à un moment?

Je n’ai jamais pris la grosse tête. Quant à ces critiques, elles datent de mes débuts. Elles étaient vachardes mais je reconnais que je n’étais pas bon du tout à l’époque.


Vous n’avez pas eu de grand rôle au cinéma. L’attendez-vous?

Non, il arrivera s’il doit arriver. Je suis à l’aise partout: à la télé, au cinéma et au théâtre. Je vais d’ailleurs jouer en janvier sous la direction de Steve Suissa dans la pièce «Money».