Paris Hip-Hop: «Le hip-hop a imprégné toute la société, toute la culture.»

FESTIVAL Julien Cholewa, programmateur du festival Paris Hip Hop, et Cut Killer, parrain de l’édition 2017, sont convaincus que la culture hip-hop a enfin la place qu’elle mérite…

Benjamin Chapon
Cut Killer
Cut Killer — Jeanne Le Garrec

Après quinze jours de festival, Paris Hip-Hop va se clore samedi 8 et dimanche 9 juillet, à l’espace Périphérique, à La Villette. Soit 20 artistes internationaux, et autant d’heures de concert, pour une grande fête en plein air. Un peu comme dans n’importe quel festival en somme…

« Peut-être que ce genre de concert fédérateur a fait défaut à notre festival ces dernières années, concède Julien Cholewa, programmateur de Paris Hip-Hop. C’était le bon moment pour nous. On travaille depuis des années en profondeur, et pas seulement avec le festival. Mais c’est vrai que pour la visibilité, pour le symbole, c’est important d’avoir un moment comme ça. »

Des têtes d’affiche partagées avec les Francofolies ou les Vieilles Charrues

Avec Joey Starr et Cut killer (et notre chouchou Roméo Elvis) en tête d’affiche, le Paris Hip-Hop Closing a tout d’un festival… de variété. « C’est vrai, rigole Julien Cholewa. Aujourd’hui, les festivals généralistes nous concurrencent sur les têtes d’affiche, et même sur des artistes pointus parce que les frontières entre les gens sont floues. Tout ça, c’est une bonne nouvelle pour le hip-hop, c’est le signe qu’il est installé dans le paysage, qu’il a sa place dans sa diversité. »

Pour le programmateur, le succès de Maître Gims, MHD ou autres PNL et Damso prouvent que le rap n’a plus rien d’une musique à part : « Les stars de la pop d’aujourd’hui sont des artistes hip-hop qui savent chanter. Le hip-hop a imprégné toute la société, toute la culture. Pas seulement en musique mais aussi en danse, en art graphique, en mode, en humour… »

La jeunesse, c’était mieux avant ?

Parrain de la douzième édition de Paris Hip-Hop, Cut Killer a du mal à assumer son titre de noblesse : « Je ne suis pas assez vieux pour qu’on m’appelle parrain ! Mais c’est vrai que je suis un ancien par rapport aux jeunes. C’est ça la force de la culture hip-hop. Les pionniers comme moi, on est encore là, on est encore en activité. Alors on peut transmettre l’histoire, les racines du hip-hop, leur expliquer d’où ça vient. Le hip-hop, c’est un mouvement. »

Ces dernières années, Julien Cholewa a été aux premières loges pour constater qu’il y a « une évolution continue du hip-hop qui s’ouvre de plus en plus, qui attirent des publics de plus en plus variés, dont des jeunes à la fois très ouverts et très connaisseurs. »

Cut Killer trouve d’ailleurs une vertu pédagogique dans un événement comme Paris Hip-Hop. « Les rappeurs de la nouvelle génération, ils sont pas mal dans un mode Entertainment. Pour eux, le hip-hop, ça a toujours été là. Mais même si le rap est devenu populaire, ça restera toujours une culture activiste. Un festival comme ça, c’est une façon de montrer aux jeunes que c’est possible de devenir artiste si on travaille. »