ESWC Winter: Pourquoi certains jeux vidéo deviennent des disciplines d'eSport
JEUX VIDEO Ce week-end, certains des meilleurs joueurs s’affronteront à Paris sur une jolie palette de jeux vidéo, du jeu de tir au jeu de danse. Vous ne voyez pas le rapport entre les deux ? Les experts eSport, si…
Quel lien entre des jeux vidéo comme Call of Duty, Just Dance, Clash Royale, Fifa ou encore League of Legends ? Il s’agira des disciplines représentées lors de l' ESWC Winter, l’un des plus grands rassemblements eSport de France, qui se tient à Paris du 17 au 19 février 2017.
Les champions de ces jeux s’affronteront durant tout le week-end lors de rencontres aussi animées qu’acharnées. Un vaste panel de disciplines. Quel rapport entre le jeu de tir best-seller Call of Duty et le jeu sur mobile Clash Royale ? Comment le jeu Just Dance peut-il être une discipline eSport ? Quels sont les critères pour qu’un jeu devienne un titre d’eSport ?
« Il est possible de faire des compétitions eSport sur presque tous les jeux vidéo à partir du moment ou le jeu oppose des facultés humaines les unes contre les autres, explique Matthieu Dallon, à l’origine des compétitions ESWC. Certains jeux offriront un spectacle plus ou moins intéressant. » Autant dire que le panel est large.
Des jeux spécifiquement conçus pour l’eSport
Malgré tout, certains titres règnent sur le petit monde de l’eSport à l’instar des jeux de tir comme Call of Duty, Overwatch ou Counter-Strike, ou bien encore les Moba (bataille d’arène multijoueur en ligne) comme l’indétrônable League of Legends. Les jeux de stratégies comme StarCraft ou Clash Royale occupent eux aussi une place de choix dans le domaine de l’eSport qui draine de plus en plus de joueurs à travers le monde.
Les compétitions se jouent en ligne (chacun chez soi par le biais d’Internet) ou lors de rassemblement comme l’ESWC. Le nombre de fans de ces disciplines croissant fortement, les éditeurs proposent désormais des jeux spécifiquement pensés pour ces rencontres sportives d’un nouveau genre. « C’est une réelle source de revenus pour les concepteurs et les éditeurs, confie Matthieu Dallon, car l’eSport dynamise le jeu en ligne, les transactions d’objets virtuels et les téléchargements payants. » Pas étonnant que les éditeurs louchent sur ce secteur en pleine expansion.
Seuls les joueurs font les jeux des hits de l’eSport
Pourtant, même si un jeu est conçu pour la compétition, il ne peut prétendre à devenir un titre eSport que si la communauté y adhère et le porte spontanément. Du coup, les éditeurs restent prudents.
C’est le cas d’Ubisoft, dont le For Honor (qui sort cette semaine) tente clairement de séduire les adeptes d’eSport : ce jeu d’action dans lequel samouraïs, chevaliers et vikings s’affrontent dans des combats épiques est directement inspiré des titres de combat en arène (Moba).
« For Honor offre effectivement des éléments qu’ils apprécient généralement, tels que l’importante de la coopération entre les joueurs d’une même équipe, et un gameplay innovant basé sur le skill, détaille Roman Campos, directeur du jeu chez Ubisoft. Nous voulons donner à la communauté tous les outils nécessaires et les soutenir dans leurs initiatives, mais c’est bien la communauté qui décide si le jeu a un potentiel eSport. » Et Anne Blondel, directrice des opérations « live » chez Ubisoft d’ajouter : « Il s’agit d’accompagner le jeu en suivant les réactions de la communauté pour qu’il révèle, étape après étape, son potentiel eSport. »
Un jeu ne naît pas forcément sous le signe de l’eSport, mais peut devenir un titre phare si la communauté réagit favorablement et s’en empare dans une perspective compétitive.
De nombeuses disciplines eSport
Ces adoptions spontanées modèle progressivement l’eSport. Il n’y a pas une discipline mais une multitude, aux formes différentes. Et certains titres représentés dans les compétions eSport peuvent a priori surprendre. Pour preuve, l’irruption il y a quelque temps d’un titre comme Just Dance (Ubisoft encore) dans un univers dominé par les jeux de tirs (FPS) ou de combats en arènes.
« Just Dance n’est pas le jeu auquel on pense en premier lorsqu’on parle de compétition eSport, commente Marine de la Seiglière, productrice du jeu. Toutefois, il a réussi à se faire une place parmi les autres jeux de par son positionnement atypique dans la compétition, il représente une expérience différente de ce qu’on a l’habitude de voir en eSport : il s’agit d’un véritable show ! » L’ESWC Winter de ce week-end compte bien en faire la démonstration.
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