Les pionniers, un festival et « la puissance »... Mes premiers pas dans le monde du metal

MUSIQUE Pendant une semaine, notre journaliste essaie de comprendre la musique metal pour mieux en parler dans ses articles…

Benjamin Chapon
Grosse fatigue au Download Festival, à Paris, le 12 juin 2016
Grosse fatigue au Download Festival, à Paris, le 12 juin 2016 — WAAA/ZDS/WENN.COM/SIPA

C’est donc parti pour ma semaine d’apprentissage accéléré d’histoire du metal. Si vous n’avez pas suivi, il faut relire ceci :

Côté écoute, j’ai commencé easy avec Led Zeppelin. Je connaissais déjà bien le groupe, que j’adore, évidemment. Puis Black Sabbath qui m’a rappelé mes courtes années metal en dilettante, au lycée. Et enfin un peu de Deep Purple. Je dis un peu parce que je suis ensuite passé dans le vif du sujet avec du heavy metal et du hard rock : Iron Maiden, AC/DC, Motörhead, tout ça…

Pour des raisons d’ordre personnel (une sale histoire de week-end surprise d’anniversaire à Etretat), j’ai cependant dû mettre en pause mes écoutes d’album. Mais j’ai profité des rares instants volés à l’observation des falaises pour binge-watcher les docus sur le metal de Sam Dunn, rassemblés dans le coffret Story of Metal. Passionnant. Christian Lamet m’avait expliqué que, pour comprendre la richesse des musiques étiquetées metal, il fallait se refaire une bonne culture rock de base, savoir que les origines du genre viennent du blues, mais aussi de la musique classique.

Visiblement il faut compléter ça par le visionnage du documenteur The Spinal Tap. C’est prévu.

La boue en commun

La deuxième étape de mon éducation passait inévitablement par une expérience de concert. Coup de bol ce week-end se tenait la première édition française du festival Download. Avec du lourd en têtes d’affiche.

Sur la route du festival, je n’ai pas eu le cœur à demander au chauffeur Uber de changer de radio et je me suis fadé du Calogero et des pubs (radios commerciales = Satan). C’est donc déjà sale en dedans que j’ai découvert le site. Bien vite, j’ai été sale aussi en dehors. « Ah ben oui, faut pas avoir peur de se salir », rigole un festivalier.

Scoop : les festivals metal n’ont pas l’exclu sur la boue. D’ailleurs, ils n’ont pas l’exclu sur grand-chose. Je n’ai pas noté de vraies différences entre un festival comme le Download et, par exemple, Rock en Seine. Un peu moins de femmes et d’enfants, peut-être. Un peu moins de jugements et de cynisme aussi. Les gens avaient globalement tous l’air content d’être là sans arrière-pensée. Alors que l’on croise régulièrement des professionnels de l’aigreur en festival rock.

Sabaton, ça bastonne (ohohoh)

Pour ce qui est des groupes, rien d’inaccessible pour mes oreilles de freluquet adepte de chanson et de jazz. Last Train, par exemple, ou Rival Sons, trouveraient parfaitement leur place dans un festival mainstream. Et comme avec tous les genres de musique, des fois, on s’ennuie. Le concert de Megadeth m’a beaucoup déçu alors que j’ai de bons souvenirs d’écoute des albums. Ceux de Volbeat et Sabaton en revanche permettent de comprendre ce que les métalleux nomment « la puissance » de leur musique de prédilection. « C’est essentiel que tu ressentes ça pour comprendre le metal, m’explique Adrien, jeune festivalier. Pas besoin d’aller pogoter devant la scène, mais tu dois éprouver physiquement la force du metal. »

De retour à la rédaction, j’ai découvert la playlist Spotify concoctée par les internautes et me sens prêt pour l’étape suivante de mon apprentissage : découvrir le Death et le Black Metal.